Côte d’Ivoire : suspension de tous les journaux pro-Gbagbo pendant une à deux semaines

Le Conseil national de la presse ivoirienne (CNP) a décidé la suspension pour six ou douze publications de six quotidiens pro-Gbagbo. Il leur est reproché d’avoir mentionné dans des légendes photos les intitulés des postes occupés par des ministres pro-Gbagbo, pendant la crise postélectorale de 2010-2011. Explications.

Un homme achète un journal, le 3 mai 2005 à Abidjan. © Kambou Sia/AFP

Un homme achète un journal, le 3 mai 2005 à Abidjan. © Kambou Sia/AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 13 septembre 2012 Lecture : 1 minute.

Du jamais vu. La durée de la suspension des six quotidiens pro-Gbagbo – décision rendue publique par le Conseil national de la presse (CNP), jeudi 13 septembre – est exceptionnelle. Elle va d’une à deux semaines, selon les cas et concerne les quotidiens Le Temps, Aujourd’hui, Le Nouveau Courrier, Lg Info, Le Quotidien d’Abidjan et L’Alternative. Quant à Notre Voie, le journal du Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo), il avait déjà été suspendu par le CNP jusqu’à samedi 15 septembre.

Leur faute ? Avoir publié en quatrième de couverture des photographies représentant Laurent Gbagbo et ses proches emprisonnés. Mais ce sont surtout les légendes qui posent problème : elles mentionnent les postes ministériels occupés par certaines de ces personnalités, pendant la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011. Et notamment que Gilbert Aké N’Gbo a été le Premier ministre de Laurent Gbagbo.

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Attitude nocive à la réconciliation nationale

Or les nominations de ces responsables au gouvernement, qui datent du 6 décembre 2010, ont été déclarées nulles et non avenues par une ordonnance de Alassane Ouattara, en avril 2011. Le CNP a donc estimé que les journaux adoptaient une attitude nuisant à la réconciliation nationale, en entretenant la thèse de l’existence de deux gouvernements en Côte d’Ivoire pendant la crise.

L’organe de régulation de la presse écrite ivoirienne condamne les quotidiens de l’opposition à une suspension de six parutions, et même à douze parutions pour L’Alternative, paru pour la première fois samedi dernier et qu’il estime être une reconstitution illicite de Notre Voie.

Le journal « a un ours publication identique à celui de Notre Voie avec la même équipe rédactionnelle, le même site internet et la même adresse email », affirme le CNP. Qui est dirigé depuis peu par Raphaël Lakpe, l’ancien médiateur du quotidien Le Patriote, un journal pro-Ouattara dont le fondateur n’est autre que l’actuel ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko.

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(Avec AFP)
 

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