France – Affaire Relais et Châteaux : Dominique de Villepin placé en garde à vue

L’ancien ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin est une nouvelle fois au centre de l’actualité judiciaire en France. Placé en garde à vue, et entendu par des enquêteurs dans le cadre de « l’affaire Relais et Châteaux », il est soupçonné d’avoir menacé plusieurs témoins encombrants afin de protéger un de ses proches.

Dominique de Villepin a été entendu dans une nouvelle affaire. © AFP

Dominique de Villepin a été entendu dans une nouvelle affaire. © AFP

Publié le 11 septembre 2012 Lecture : 3 minutes.

Dominique de Villepin a été mis en examen et placé en garde à vue dans le cadre d’une affaire pour abus de confiance et escroquerie, le 11 septembre à Paris, par les gendarmes. L’ancien Premier ministre a été sommé de s’expliquer sur le rôle qu’il a tenu dans le « dossier Relais et Châteaux ».

"L’affaire Relais et Châteaux"

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Le président et fondateur du parti République solidaire, qui n’a pu se présenter à la présidentielle française d’avril dernier, faute de parrainages suffisants, est l’un des meilleurs amis de l’ancien président de Relais et Châteaux, Régis Bulot, incarcéré depuis novembre dernier dans le cadre de l’affaire du même nom, rapporte Le Monde. M. Bulot, âgé de 64 ans, a été mis en examen pour abus de confiance, escroquerie en bande organisée et blanchiment d’argent. Il est soupçonné d’avoir détourné 1,6 million d’euros au sein de la chaîne d’hôtels de luxe et de restaurants gastronomiques, entre 2002 et 2008. Ces sommes auraient été reversées en liquide par des fournisseurs à qui des prestations avaient été surfacturées.

Le système de surfacturation était en fait bien rôdé : comme le détaille le quotidien français, M. Bulot aurait instauré un système de commissions occultes pour l’impression du guide de la prestigieuse enseigne, publié chaque année.

Pressions

Craignant que l’arrivée d’un nouveau président à la tête du groupe en 2006 ne fasse resurgir ces combines douteuses, M. Bulot aurait demandé de l’aide à son vieil ami. Ce dernier aurait alors fait pression sur le nouveau président du groupe, Jaume Tapiès, afin qu’il se fasse discret sur cette affaire. L’opération aurait été un succès puisque le 12 janvier 2010, au cours d’une conversation téléphonique, relatée par Le Monde, l’ancien Premier ministre se vantait auprès de son ami d’ « avoir fait une trouille dix fois au-dessus de ce qu’ils imaginaient » à la nouvelle équipe dirigeante de la chaîne hôtelière.

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Mais le nouveau président de la chaîne hôtelière aurait également fait des confidences à M. de Villepin, ce qui lui fera dire, au cours de la même conversation : « Ce qu’ils m’ont dit, permet de faire le plus gros feu d’artifice des prochaines années, à supposer que l’affaire Clearstream s’arrête. » L’ancien premier Ministre aurait lâché à Jaume Tapiès : « Si un jour on s’intéresse à savoir quel est l’homme politique qui a couché avec qui dans quelle chambre, vous êtes morts… ».

Cette déclaration renvoie à un second volet de l’affaire : les généreuses gratifications accordées par la chaîne d’hôtels de luxe à ces plus généreux clients. Le Monde évoque des nuitées gratuites, gracieusement accordées à Xavier Darcos, ancien ministre déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie notamment. Sans surprise, M. Bulot jure que son ami M. de Villepin n’a, pour sa part, jamais bénéficié de tels avantages.

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Une vieille connaissance des parquets

Reste à voir quel est le degré d’implication M. de Dominique de Villepin dans le dossier. Les menaces semblent en effet être allées très loin puisqu’un restaurateur du groupe, Alain Ducasse, serait allé jusqu’à déclarer au cours d’une conversation téléphonique qu’il fallait « vite couper la tête » au successeur de M. Bulot.

Dominique de Villepin est un habitué des affaires judicaires. Relaxé dans l’affaire Clearstream, qu’il décrit comme une « chasse à l’homme » menée par Nicolas Sarkozy, l’ancien ministre des Affaires étrangères a également été cité dans l’affaire Bourgi, et accusé par Ziad Takieddine d’avoir tenu un rôle important dans l’organisation des réseaux chiraquiens qui avaient pour mission de récolter l’argent des rétro-commissions du contrat Agosta.

(Avec agences)

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