Football : imbroglio autour de la reprise du championnat égyptien

Alors que tous les signaux étaient au vert pour une reprise du championnat de football égyptien le 17 septembre prochain, des incidents, qui sont l’œuvre de supporteurs d’al-Ahly, sont venus à nouveau jeter un voile d’incertitude sur une reprise déjà repoussée plusieurs fois.

Les joueurs d’al-Ahly fuyant les violences lors du match à Port Saïd le 1er février dernier. © Reuters

Les joueurs d’al-Ahly fuyant les violences lors du match à Port Saïd le 1er février dernier. © Reuters

Publié le 7 septembre 2012 Lecture : 3 minutes.

Suspendu depuis début février et la tragédie de Port Saïd, qui avait entraîné la mort de 74 personnes au cours du match opposant les locaux d’al-Masry au mythique al-Ahly du Caire, le championnat égyptien doit reprendre ses droits le 17 septembre.

Il a déjà été question à deux fois de sa reprise, d’abord fixée au 24 août puis au 7 septembre, avant que le ministère de l’Intérieur ne la repousse en raison du « manque de sécurité ». Le 5 septembre, le ministère a donné son accord à son homologue des Sports pour la date du 17 septembre et tout revirement semblait cette fois exclu. C’était sans compter sur les débordements qui ont eu lieu le 5 septembre en fin de journée.

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La colère des supporteurs d’al-Ahly.

Environ 400 supporters du club d’al-Ahly, tous membres du groupe Ultras Ahlawy, s’en sont pris au siège de la fédération égyptienne. Les ultras, parmi les plus fervents supporteurs du club cairote, ont jeté divers projectiles, dont des pétards, à destination du bâtiment avant de pénétrer dans les lieux et de voler quelques trophées au passage. Les dégâts n’ont heureusement été que matériels et aucun blessé n’est à déplorer alors que les perturbateurs avaient fait fuir le personnel présent sur les lieux.

Motif de la colère des supporteurs cairotes : le compromis passé entre le club d’al-Masry, dont plusieurs membres ont été reconnus responsables des événements de Port Saïd et la fédération égyptienne. Ce compromis prévoit que le club de la ville portuaire du Nord-Est de l’Égypte ne soit pas relégué en division inférieure mais il qu’il ne soit pas non plus autorisé à prendre part au championnat qui va s’ouvrir dans une dizaine de jours. En revanche, le club réintégrera l’élite du football égyptien à partir de la saison 2013-14. L’accord a été trouvé lors d’une audience du club de Port Saïd devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Un amendement a même été spécialement rédigé afin de permettre à un club qui se voit suspendu pour des « raisons de sécurité », de ne pas être automatiquement relégué. L’absence de représentants de la fédération égyptienne au cours de cette audience a été interprétée comme une preuve de leur complaisance à l’égard du club d’al-Masry par les supporteurs d’al-Ahly.

Les Ultras ahlawy ont publié un communiqué dans lequel ils exhortent la fédération à respecter six de leurs demandes si l’instance égyptienne de football ne veut pas que les « problèmes s’aggravent ». Le groupe de supporteurs exige notamment que le championnat ne reprenne pas « avant que justice ait été faite » concernant les coupables de la tragédie de Port Saïd.

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La reprise à nouveau menacée

Le ministère des sports a d’abord assuré que ces incidents ne remettaient pas en cause la reprise du championnat. Cependant, cette fois, si blocage il y a, il ne proviendra pas de l’échelon ministériel mais de la Direction de la sécurité d’Alexandrie. Cette dernière craint en effet de ne pas être en mesure d’assurer la sécurité lors de la Supercoupe d’Égypte devant opposer al-Ahly à l’ENPPI, dimanche, dans la ville portuaire. Redoutant que des violences éclatent à nouveau lors de cet événement, la Direction de la sécurité demande qu’il soit tout bonnement annulé.

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D’après le quotidien égyptien Al-Ahram, une réunion de crise, réunissant les ministères de l’Intérieur et des Sports et les représentants des clubs égyptiens avait lieu dans la nuit de jeudi afin de débattre de la position de la Direction de la sécurité. Vendredi en début d’après-midi, aucune information n’avait toujours filtrée sur cette réunion.

La position de l’instance d’Alexandrie sème le trouble alors qu’une simple reprise partielle du championnat était envisagée. En effet, les matches devaient continuer à se dérouler à huis-clos, dans des stades militaires pour, au moins, l’intégralité de la phase aller du championnat. L’incident de mercredi remet tout en cause.

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