Mali : Dioncounda Traoré demande « formellement » l’intervention militaire de la Cedeao

À la suite de la prise de Douentza (centre du pays) par les islamistes, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a officiellement réclamé, mardi 4 septembre, l’intervention des forces militaires de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, à Bamako, le 23 août 2012. © AFP

Le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, à Bamako, le 23 août 2012. © AFP

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Publié le 5 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Dioncounda Traoré satisfait une des revendications du front anti-putsch, qui réclamait l’intervention d’une force africaine pour reconquérir le Nord du pays aux mains des islamistes. Mardi, le président par intérim du Mali a « formellement » requis une intervention militaire de l’Afrique de l’Ouest au Mali.

« Cette journée a été marquée par un développement significatif puisque nous venons d’Abidjan où le président Alassane Ouattara (président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) nous a informé que le président Traoré a formellement adressé une requête à la Cedeao pour apporter une contribution de nature militaire pour la stabilisation du pays et surtout à la reconquête du Nord », a déclaré le représentant spécial de la France pour le Sahel, Jean Felix-Paganon.

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« Il s’agit là d’un développement important dont nous avons examiné avec le président (du Burkina Faso Blaise) Compaoré les développements possibles », a-t-il ajouté devant la presse.

La donne change

De fait, la Cedeao s’est déclarée prête à envoyer au Mali une force de quelque 3 300 soldats, mais ses contours sont encore flous. Elle souhaite notamment obtenir un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies et un soutien logistique occidental pour ce déploiement, qui dépendait, en outre, d’une demande officielle des autorités de transition maliennes.

Celles-ci avaient jusqu’à présent refusé l’envoi de troupes étrangères sur le territoire malien. La situation a changé le 1er septembre, avec la prise sans combats de la ville stratégique de Douentza (centre) par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes islamistes extrémistes armés contrôlant depuis cinq mois le Nord.

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Consultations

En tournée dans le Sahel, Jean Felix-Paganon doit désormais se rendre à Niamey, Dakar et Nouakchott. Il a par ailleurs indiqué que le président Ouattara entendait procéder à des « consultations » avec les pays membres de la Cedeao sur la requête des autorités de Bamako pour « voir ce qu’il convient d’en faire ».

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« Il est clair aussi que l’Union africaine, à un moment ou à un autre aura à être saisie », a également indiqué le diplomate français, qui a appelé les différentes instances internationales à « travailler en étroite coopération les unes avec les autres ».

Kidal, Gao et Tombouctou, les trois régions administratives composant le nord du Mali, sont tombées il y a cinq mois aux mains du Mujao et d’autres groupes armés, dont des rebelles touaregs et djihadistes liés à Al-Qaïda. Les islamistes ont ensuite évincé leurs ex-alliés touaregs et contrôlent désormais totalement le Nord du Mali.

(Avec AFP)

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