La RDC accuse une nouvelle fois le Rwanda de soutenir le M23
Kinshasa a de nouveau formellement accusé Kigali de soutenir le Mouvement du 23 mars (M23). Cette fois, la République démocratique du Congo (RDC) accuse le Rwanda d’avoir profité d’une opération militaire pour « exfiltrer » des éléments de soutien aux rebelles.
Pour Kinshasa, c’est une nouvelle preuve de l’implication des forces rwandaises aux côtés des rebelles du M23. Lundi, la RDC a accusé son voisin d’avoir profité d’une opération de retrait de militaires rwandais de l’est congolais pour « exfiltrer » des hommes, qui auraient notamment « attaqué » l’armée congolaise avec la rébellion du M23.
Vendredi, quelques centaines de militaires rwandais ont quitté le territoire de Rutshuru (est de la RDC), en partie contrôlé par les dissidents congolais du M23, pour rentrer chez eux. Ils faisaient partie d’un bataillon congolo-rwandais déployé après l’opération militaire des deux pays en 2009. Cette intervention était destinée à combattre la rébellion hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
« L’armée rwandaise a profité du retrait de ses officiers de renseignement (…) pour exfiltrer quelques-uns de ses éléments » entrés en RDC « pour attaquer les FARDC (Forces armées de la RDC) aux côtés du groupe pro-rwandais M23 », a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.
"Effacer les traces"
Selon le ministère rwandais de la Défense, 357 hommes ont quitté la zone et ont traversé la frontière au niveau de la localité de Kibumba, en présence d’un haut responsable militaire congolais, pour se rendre à Kabuhanga, au Rwanda, où ils sont arrivés vendredi.
« Moins de 100 personnes ont été autorisées à venir, mais presque 300 sortent : comprenez qu’il y a un gap (…) qui nous pousse à croire qu’il y a une exfiltration déguisée », visant probablement à « effacer les traces » alors que l’ONU pourrait prendre des sanctions contre Kigali, a souligné Lambert Mende.
L’armée congolaise affronte depuis le mois de mai le M23, positionné près des frontières rwandaise et ougandaise. Ce mouvement est né d’une mutinerie de soldats congolais, en majorité issus de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Les combattants du CNDP, eux aussi accusés d’être soutenus par le Rwanda, avaient été intégrés dans l’armée congolaise en 2009.
Les FDLR sont actives dans l’est de la RDC, où elles commettent des exactions contre la population. Certains membres de cette rébellion sont recherchés par Kigali pour leur participation présumée au génocide de 1994 contre les Tutsis, qui a fait 800 000 morts selon l’ONU.
(Avec AFP)
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