Nord-Mali : le Mujao exécute un des diplomates algériens pris en otage

Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a annoncé, dimanche 2 septembre, avoir exécuté un des diplomates algériens qu’il retenait en otage. Le groupe islamiste armé menace la vie des trois autres otages algériens qu’il détient.

Des combattants du groupe islamiste du Mujao, près de Gao, dans le nord du Mali, le 7 août 2012. © AFP

Des combattants du groupe islamiste du Mujao, près de Gao, dans le nord du Mali, le 7 août 2012. © AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 3 septembre 2012 Lecture : 3 minutes.

Les djihadites du Mujao, présents dans le Nord du Mali, ont fini par passer à l’acte. Dimanche, après l’expiration d’un ultimatum adressé à Alger, ils ont annoncé avoir exécuté un des diplomates algériens qu’ils retenaient en otage depuis cinq mois.

Le Mujao a indiqué que le vice-consul Tahar Touati avait été exécuté samedi matin au terme d’un ultimatum pour la libération de djihadistes en Algérie. Il a également menacé de tuer les trois autres otages algériens qu’il retient toujours si Alger ne répondait pas favorablement à ses demandes.

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« Nous avons exécuté nos menaces. L’otage a été tué », a déclaré dimanche Walid Abu Sarhaoui, « président du conseil du Mujao ». « L’Algérie avait le temps pour faire avancer les négociations, mais elle n’a pas voulu. Nous avons exécuté l’otage samedi », a-t-il poursuivi.

Il a précisé avoir reçu samedi « la réponse définitive » d’Alger par l’intermédiaire d’un responsable militaire algérien, qui a indiqué que le président algérien Abdelaziz Bouteflika refusait un accord avec le Mujao. « La vie des autres otages sera rapidement en danger si l’Algérie ne nous écoute pas », a-t-il ajouté.

15 millions d’euros

Au total, sept diplomates du consulat algérien de Gao (Nord) ont été enlevés le 5 avril par le Mujao, un des groupes alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui contrôlent le nord du Mali depuis cinq mois.

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L’organisation islamiste avait exigé en mai la libération de combattants islamistes prisonniers en Algérie et 15 millions d’euros pour les relâcher, avant de libérer trois otages en juillet.

Le 24 août, un message du Mujao avait menacé les autorités algériennes de représailles si elles ne libéraient pas dans les cinq jours trois djihadistes arrêtés le 15 août, dont un dirigeant d’Aqmi, Necib Tayeb, dit Abderrahmane Abou Ishak Essoufi.

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« Le gouvernement algérien doit supporter l’entière responsabilité des conséquences de son entêtement et des décisions erronées et irresponsables de son président et ses généraux », avait affirmé le Mujao dans son communiqué de dimanche, relayé par l’agence de presse mauritanienne en ligne ANI et des sites internet algériens.

« L’exécution du diplomate algérien est intervenue après l’expiration de l’ultimatum fixé au gouvernement algérien. Les négociateurs algériens ont renoncé à conclure un accord pour libérer les otages à la dernière minute », selon ce texte.

Plus tôt dans la journée, les autorités algériennes avaient annoncé qu’elles vérifiaient des informations de presse annonçant l’exécution du diplomate algérien.

De "simples fonctionnaires"

Le texte auquel se réfèrent des sites algériens est « actuellement l’objet de vérifications nécessaires pour s’assurer de son authenticité », a annoncé le ministère algérien des Affaires étrangères, selon l’agence APS.

« Les contacts ne sont pas rompus » avec les ravisseurs, a précisé le ministère dans un communiqué, ajoutant que les familles des quatre fonctionnaires consulaires encore retenus en otage avaient « été reçues samedi matin » au ministère.

Le 26 août, une vidéo envoyée par le Mujao avait montré l’un des quatre otages restant demandant aux autorités algériennes de lui « sauver la vie».

L’épouse de l’un d’eux, Mourad Guessas, a appelé le Mujao à les libérer, dans une déclaration publiée dimanche par le quotidien Liberté. Ce ne sont que « de simples fonctionnaires innocents », a-t-elle plaidé en pressant le président Abdelaziz Bouteflika d’oeuvrer à la libération de ces Algériens enlevés alors qu’ils étaient au « service de l’État algérien ».

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