Cameroun : le procureur requiert la culpabilité de Marafa et Fotso dans l’affaire de l’avion présidentiel
Lors d’une audience du tribunal de grande instance de Yaoundé tenue le 27 août, le procureur de la République a requis la culpabilité de Marafa Hamidou Yaya, ancien ministre de l’Administration territoriale, et de l’ancien directeur général de la Cameroon airlines (Camair), Yves Michel Fotso, dans le détournement en coaction de 31 millions de dollars d’argent public destiné à l’achat en 2001 d’un avion présidentiel.
Pour étayer ses réquisitions, le magistrat soutient que la somme de 2,12 millions de dollars (1,15 milliard de Francs CFA) a été virée sur le compte personnel de Marafa, alors secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun. Selon le parquetier, le virement avait été effectué par la société Avipro finance SA, dont Yves-Michel Fotso était l’un des actionnaires. Pour enfoncer le clou, le magistrat soutient que l’argent a été ensuite viré sur un compte de la Commercial Bank of Cameroun (CBC), appartenant au groupe Fotso.
Absents
la suite après cette publicité
Plaidant à la suite du ministère public, les avocats de l’État ont adopté le même angle d’attaque que le procureur, demandant la culpabilité des accusés en dépit de l’absence au procès de Jean-Louis Chapuis, ancien directeur général de la CBC, Géneviève Sandjoun, ancienne cadre à CBC et Jean Marie Assene Nkou, patron d’une compagnie aérienne privée, tous jugés par contumace.
Les plaidoiries des avocats de Marafa et ses coaccusés sont prévues les 6 et 7 septembre. Quant à la décision du tribunal, elle interviendra probablement courant octobre.
la suite après cette publicité
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
L’ancien ministre de l’Intérieur camerounais, Marafa Hamidou Yaya, est suspecté d’avoir détourné, avec d’autres accusés, la somme de 29 millions de dollars dans l' »affaire Albatros ». Son procès a débuté sous haute tension, le 26 juillet à Yaoundé.
L’ouverture, ce 16 juillet, du procès de Marafa Hamidou Yaya pose problème aux autorités camerounaises. Celles-ci redoutent que l’ancien ministre d’État chargé de l’Administration territoriale, qui convoite la succession de Paul Biya, n’utilise l’événement comme une tribune politique. Va-t-il faire des révélations explosives ?
Entre le patriarche Victor Fotso et son héritier présumé, Yves-Michel, incarcéré depuis plus d’un an à Yaoundé, le torchon brûle. Des tensions qui minent le conglomérat familial camerounais, déjà durement touché par la concurrence asiatique. Les solutions pour relancer l’activité sont rares.