Côte d’Ivoire : Laurent Akoun auditionné par la justice, Justin Koné Katinan toujours à Accra
Le secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), Laurent Akoun, a été auditionné lundi 27 août dans le camp militaire d’Agban, à Abidjan, par la justice ivoirienne, a déclaré l’un de ses avocats. Le sort du porte-parole en exil de Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan, arrêté vendredi soir à Accra, est entre les mains de la justice ghanéenne.
Interpellé dimanche par la gendarmerie ivoirienne à Adzopé (à une centaine de km au nord d’Abidjan), Laurent Akoun a été conduit à la brigade de recherche de la gendarmerie, à Abidjan. Le secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI) « a été auditionné ce jour en présence de ses deux avocats au camp de gendarmerie d’Agban (à Abidjan, NDLR) dans le cadre d’une enquête préliminaire. Le dossier est aux mains du procureur, qui pourra l’inculper ou non », a indiqué lundi 27 août au soir l’un de ses avocats, Me Toussaint Zahui Dako.
Le sort du porte-parole en exil de Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan, arrêté vendredi soir à Accra, est entre les mains de la justice ghanéenne. Visé depuis un an par un mandat d’arrêt international émis par Abidjan pour « crimes économiques », il est en exil depuis la fin de la crise postélectorale. La demande d’extradition formulée par Abidjan doit être « examinée » par le ministre de la Justice. Ce dernier devra ensuite « fournir son avis » au nouveau président John Dramani Mahama. Il n’existe pas d’accord d’extradition entre la Côte d’Ivoire et le Ghana. Mais les traités de coopération judiciaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dont les deux pays font partie, autorise les extraditions entre ses membres.
L’avocat de de l’ex-ministre du Budget de Laurent Gbagbo au Ghana, Me Patrick Sogbodjor, a assuré que son extradition « ne peut pas se faire », arguant de son statut de réfugié politique. Selon lui, aucune audience sur cette affaire n’est prévue pour l’heure.
"Terreur sur les proches de Laurent Gbagbo"
Laurent Akoun et Justin Koné Katinan sont suspectés d’être liés aux attaques meurtrières qui depuis début août ont visé les Forces républicaines (FRCI), l’armée ivoirienne. « Au FPI certains sont engagés dans ce genre d’actions, ils n’ont pas compris que ça ne sert à rien », lâche une source gouvernementale. Après les attaques, le gouvernement a accusé des miliciens et militaires pro-Gbagbo qui bénéficieraient notamment du soutien d’exilés au Ghana, ce que le FPI a fermement démenti.
Ces arrestations en série alourdissent un climat déjà crispé depuis les attaques anti-FRCI, alimentant les rancœurs entre les deux camps. De nombreux postes de contrôle militaires ont été installés la nuit à Abidjan. « Terreur sur les proches de Laurent Gbagbo », écrivait lundi le quotidien pro-Gbagbo Le Temps. Le FPI dénonce sans relâche une « dictature ».
« La période de troubles va continuer », prédit un proche de l’exécutif, affirmant que « les durs » du FPI sont à la manœuvre tandis que « le pouvoir ne maîtrise pas les FRCI », au risque de dérapages. Dans le fief de l’ex-président, Yopougon, l’armée effectue » des interpellations ciblant fortement des jeunes de groupes ethniques jugés pro-Gbagbo.
(Avec AFP)
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