Égypte : Mohamed Morsi choisit un chrétien et une femme comme « assistants présidentiels »

Le président égyptien Mohamed Morsi a nommé, lundi 27 août, un chrétien copte, Samir Morcos, et une femme, Pakinam al-Charkaoui, comme assistants personnels.

Mohamed Morsi, au Caire, le 31 juillet 2012. © AFP

Mohamed Morsi, au Caire, le 31 juillet 2012. © AFP

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Publié le 27 août 2012 Lecture : 2 minutes.

C’est un signe fort envoyé à ceux qui craignait le penchant islamiste du nouveau président égyptien. Lundi, Mohamed Morsi, islamiste issu de la confrérie des Frères musulmans, a nommé un intellectuel chrétien copte et une femme professeur d’université comme « assistants présidentiels ».

Samir Morcos, écrivain copte libéral, engagé dans le dialogue entre islam et chrétienté, a été nommé « assistant pour la transition démocratique », tandis que Pakinam al-Charkaoui, professeur de sciences politiques à l’université du Caire, sera « assistante pour les affaires politiques ».

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Deux autres personnalités ont été choisies dans le camp islamiste : le dirigeant du parti salafiste al-Nour, Emad Abdel Ghafour, sera « assistant chargé des relations avec la société civile », et Essam al-Haddad, un responsable du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation des Frères musulmans, sera chargé des « relations extérieures et de la coopération internationale ».

Quatre assistants très différents

M. Morcos appartient à la communauté des chrétiens d’Égypte, qui représente 6 à 10% de la population. Celle-ci est largement hostile aux Frères musulmans dont est issu M. Morsi.

De son côté, Mme Charkaoui porte le voile sans être affiliée à un parti islamiste. Dans un entretien accordé lundi au journal indépendant al-Masri al-Youm, elle affirme que les Frères musulmans « sont l’une des expressions d’un islam modéré ».

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Le parti salafiste al-Nour (la Lumière) de M. Ghafour avait créé la surprise l’hiver dernier en remportant près de 20% des sièges lors des élections législatives. M. Haddad  vient  lui du PLJ, parti politique des Frères musulmans que dirigeait M. Morsi avant son élection à la présidence.

Dix-sept autres conseillers

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À ces quatre assistants, destinés à être des collaborateurs immédiats du chef de l’État, s’ajoute un groupe plus large de dix-sept autres personnes, nommées « conseillers présidentiels ».

M. Morsi, qui a pris ses fonctions le 30 juin dernier, est le premier président d’Égypte à être issu du camp islamiste. Il est aussi le premier à ne pas venir de l’appareil militaire depuis le renversement de la monarchie en 1952. Il a remporté la première élection présidentielle depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, avec une courte avance au second tour sur Ahmad Chafiq, qui fut le dernier Premier ministre du raïs déchu.

Le gouvernement formé par le Premier ministre Hicham Qandil début août ne compte qu’un seul membre de la communauté copte et deux femmes, tous à des postes peu en vue.

M. Morsi a par ailleurs considérablement renforcé ses pouvoirs en mettant à l’écart le 12 août dernier son rival, le maréchal Hussein Tantaoui, puissant chef des armées égyptiennes. Le président islamiste a récupéré pour lui le pouvoir législatif qu’un haut conseil militaire détenait depuis la dissolution de l’Assemblée, en juin dernier.

(Avec AFP)

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