Mali : vers une « concertation nationale » pour renforcer la transition

Des « journées de concertation » devraient prochainement rassembler des représentants politiques, religieux et militaires du Mali, pour mieux planifier la transition. Et fortifier le consensus autour de ses objectifs.

Le Président Dioncounda Traoré et le Premier ministre Cheick Modibo Diarra. © AFP

Le Président Dioncounda Traoré et le Premier ministre Cheick Modibo Diarra. © AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 22 août 2012 Lecture : 3 minutes.

À peine son nouveau gouvernement d’union nationale nommé, le Mali a annoncé, mardi 21 août, l’organisation prochaine d’une « concertation nationale » sur la transition.

D’après une décision du Premier ministre Cheick Modibo Diarra publiée par l’AFP, « il a été créé auprès [de ce dernier] un comité technique chargé de l’élaboration des termes de références de la concertation nationale pour la conduite de la transition ».

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Le texte ne précise aucune date pour ces discussions nationales. Un proche du chef du gouvernement a toutefois indiqué que des « journées de concertation » se tiendraient bientôt pour « baliser la transition », qui avait débuté après le coup d’État militaire du 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré, actuellement réfugié au Sénégal.

Il s’agira de « journées de réflexion, pas de décision. Ces journées de concertation ne seront pas du tout une conférence nationale souveraine. Elles ne vont pas durer plus de 48 heures, et ne remettront pas du tout en cause les acquis », a précisé ce responsable, soulignant que Diarra allait « tout cadrer ».

D’après la décision du Premier ministre, datée du 15 août, le « comité technique » mis en place est composé de sept personnes. Il est présidé par un responsable de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam, pro-putsch) et comprend deux représentants du Haut conseil islamique du Mali, un d’une coalition soutenant l’ex-Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta, un d’une organisation féminine, un militaire et un expert.

Gérer la reconquête du Nord

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Le Mali s’est doté lundi d’un nouveau gouvernement (31 membres, contre 24 précédemment) qui s’est fixé comme but de reconquérir le nord du pays, occupé depuis près de cinq mois par des islamistes, mais aussi d’organiser l’élection d’un nouveau chef de l’État.

La nouvelle équipe devra aussi gérer le déploiement éventuel dans le pays d’une force de quelque 3 300 hommes en préparation depuis plusieurs semaines par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), impliquée dans la médiation pour sortir le Mali de la crise.

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Pour cette force, que plusieurs pays occidentaux doivent soutenir sur le plan logistique, la Cedeao dit attendre la demande formelle de Bamako ainsi qu’un mandat du Conseil de sécurité de l’ONU.

De leur côté, les islamistes d’Ansar Eddine (Défenseurs de l’islam), d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), nouveaux maîtres du Nord, préparent une réunion de leurs représentants à Kidal, Gao et Tombouctou, les trois régions administratives de la zone.

Cette rencontre, prévue avant fin août, vise à adopter une nouvelle stratégie en cas d’intervention de l’armée malienne appuyée par la Cedeao. Ces derniers mois, des responsables d’Ansar Eddine et du Mujao ont menacé de représailles les pays qui participeront à la force régionale et ceux qui la soutiendront.

"Mesures nécessaires"

La Cedeao a appelé mercredi le nouveau gouvernement à prendre « sans délai les mesures nécessaires pour relever les énormes défis actuels », indique le chef de la Commission de l’organisation ouest-africaine, Désiré Kadre Ouedraogo, dans un communiqué publié à Abuja, siège de l’organisation régionale.

Le nouvel exécutif devra notamment assurer « la stabilisation de la transition, le rétablissement de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali et la conduite d’élections libres, équitables et transparentes au cours de la période de transition », selon le texte.

(Avec AFP)

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