Tunisie : l’ONU s’inquiète d’une régression du droit des femmes et alerte le gouvernement

Alors que les femmes tunisiennes sont descendues dans la rue ces dernières semaines pour garantir leurs droits, elles viennent de recevoir un soutien de poids. L’ONU a alerté le gouvernement au sujet de la future Constitution dans laquelle la femme pourrait être définie comme « complémentaire » à l’homme, et non plus « égale ».

Une pétition a été lancée contre l’article 28 du projet de constitution en Tunisie. © DR

Une pétition a été lancée contre l’article 28 du projet de constitution en Tunisie. © DR

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Publié le 22 août 2012 Lecture : 2 minutes.

Les multiples attaques des salafistes ces dernières semaines n’ont certainement pas contribué à rassurer les experts de l’ONU chargés d’évaluer la discrimination à l’égard des femmes dans la législation et la pratique. Ceux-ci viennent, dans un communiqué du 21 août, de s’inquiéter de l’attitude du gouvernement tunisien et notamment de son projet de Constitution.

« Le Groupe de travail s’inquiète du fait que, dans le cadre de la rédaction d’une nouvelle Constitution, en particulier son article 28, les gains en matière d’égalité et de droits fondamentaux des femmes ainsi que le statut des femmes dans la société acquis au cours des cinq dernières décades risquent de subir une rétrogression », a déclaré Kamala Chandrakirana, à la tête du groupe d’experts.

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Un coup d’arrêt à l’autonomisation de la femme

L’article 28 en question prévoit de délimiter le rôle de la femme comme étant « complémentaire à celui de l’homme dans la famille ». Une situation qui ne permet pas « d’établir les bases d’une pleine indépendance et d’une autonomisation des femmes, ainsi que leur participation en tant que citoyennes actives pour le changement », a également expliqué Kamala Chandrakirana.

Pour cette dernière, le gouvernement tunisien doit saisir les opportunités de consolidation des droits fondamentaux des femmes développées pendant près d’un siècle et récemment mis en lumière par le Printemps arabe. « Alors que les gouvernements changent, les obligations internationales relatives aux droits de l’homme restent contraignantes », a-t-elle encore expliqué.

Une femme indéfinie

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Le Gouvernement de la Tunisie a accepté une visite de cinq experts indépendants dans le pays en novembre prochain. Il avait dû faire face, ces dernières semaines, à une mobilisation citoyenne dans la rue et sur les réseaux sociaux, réclamant l’abandon de l’article 28 en préparation.

Une pétition a même été lancée, qui a recueilli plus de 26 000 signataires à ce jour. Celle-ci explique que la formulation du texte « suppose que l’homme est défini en soi, et que la femme vient compléter le rôle qu’il ne peut ou ne veut remplir. »

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