Tunisie : la grève générale bien suivie à Sidi Bouzid

La grève générale organisée mardi 14 août à Sidi Bouzid « a été suivie à plus de 90% », selon ses organisateurs.

Des Tunisiens manifestent à Sidi Bouzid le 9 août 2012. © AFP

Des Tunisiens manifestent à Sidi Bouzid le 9 août 2012. © AFP

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Publié le 15 août 2012 Lecture : 2 minutes.

Sidi Bouzid a une nouvelle fois revêtu ses habits révolutionnaires. La grève générale organisée mardi 14 août dans cette ville du centre de la Tunisie a été très suivie. Selon un journaliste de l’AFP, seuls les bouchers étaient ouverts pour permettre aux habitants de s’approvisonner pour la nuit du destin qui célèbre durant le jeûne du ramadan la révélation du Coran au Prophète. « La grève générale a été suivie à plus de 90% », s’est félicité Ali Kahouli, porte-parole du Front du 17-Décembre, un des organisateurs.

Une manifestation était également organisée dans lamatinée. Regroupant l’opposition, les syndicats et représentants du patronat et de la société civile, elle a rassemblé jusqu’à 2 000 personnes qui ont défilé vers le palais de justice, avant de se disperser dans le calme en début d’après-midi.

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"Chute du régime"

« Le peuple veut la chute du régime », ont scandé les manifestants qui réclamaient la libération d’une quarantaine de personnes arrêtées dans la région depuis la fin de juillet, lors de protestations contre les difficultés sociales et des coupures d’eau et électricité. « Nous demandons la libération immédiate de tous les détenus (…) et l’ouverture du dossier du développement régional et de l’emploi », a expliqué Ali Kahouli.

Des revendications en partie entendues par les autorités. Selon le comité d’avocats chargé de leur défense, 18 détenus ont été libérés mardi.

Vague de contestation

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« On comprend les mouvements de protestation dans certaines régions compte-tenu des conditions de vie difficiles », a réagi le porte-parole du gouvernement et ministre des Droits de l’Homme, Samir Dilou. Mais il juge l’appel à la grève injustifié : « Je pense qu’il ne faut pas que des considérations politiques, des partis politiques entrent en jeu », a-t-il dit à l’antenne de la radio Mosaïque FM.

Le gouvernement est confronté à une vague de contestation croissante sur plusieurs fronts, l’opposition et la société civile dénonçant une dérive autoritaire et une islamisation rampante de la société. Tunis a connu lundi soir la plus grande mobilisation d’opposition au régime depuis des mois, des milliers de personnes ayant manifesté pour la protection des droits de la femme menacés, selon les manifestants, par les islamistes.

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(Avec AFP)

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