RDC : la Monusco dénonce le recrutement forcé de civils par les mutins du M23

Un communqué de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco) pointe du doigt l’enrôlement forcé de civils par les rebelles du M23. Parmi eux figurent des enfants.

Des rebelles du M23 dans l’est de la RDC. © AFP

Des rebelles du M23 dans l’est de la RDC. © AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 8 août 2012 Lecture : 2 minutes.

Le recrutement forcé de civils par les groupes armés caractérise depuis longtemps les conflits en RDC. D’après la Monusco, l’est de la RDC est en train de renouer avec ses vieux démons. Mardi, la force onusienne a exprimé dans un rapport sa profonde inquiétude face à la recrudescence d’enrôlements forcés de civils, dont des enfants, par la nouvelle rébellion du M23 et d’autres groupes armés dans l’est du pays.

Dans un communiqué publié à Kinshasa, la Monusco fait part de sa profonde inquiétude quant au grand nombre de preuves « de recrutement forcé de civils (…) à des fins militaires et non-militaires » par le M23, le Mouvement du 23 mars, composé de mutins ex-rebelles qui affrontent l’armée depuis mai.

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« Le nombre de personnes recrutées a augmenté considérablement depuis la reprise des hostilités dans l’est du pays », a déclaré le chef de la Monusco, Roger Meece, cité dans le texte.

« Cette pratique s’est accentuée plus particulièrement du fait des actions du M23 dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu », a-t-il ajouté, avant d’appeler l’ensemble des groupes armés à mettre un terme à ce type d’enrôlements.

Des civils exécutés

Plus de 100 cas de recrutement forcé de civils par le M23 – la plupart d’entre eux ayant 24 ans et moins, dont 26 enfants – ont été documentés depuis le mois d’avril 2012. Des rapports indiquent néanmoins que le nombre total pourrait être largement supérieur, poursuit le communiqué.

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Depuis début 2012, plus de 150 enfants auraient été recrutés par des groupes armés dans l’est du pays, que ce soit par le M23 ou par d’autres groupes armés comme des combattants Mayi-Mayi, les Forces démocratique de libération du Rwanda (FDLR) et l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), une rébellion ougandaise.

Des personnes interrogées ont décrit comment elles avaient été forcées de porter le butin de pillages, des réserves et des munitions sur de longues distances. Arrivées à leur destination, elles auraient reçu des uniformes, des armes et auraient suivi un entraînement militaire dans des camps. Des civils qui auraient résisté à leur recrutement auraient aussi été exécutés, écrit la Monusco dans son communiqué.

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Conférence internationale à Kampala

L’Ouganda abrite à partir de mardi un sommet de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL) où seront discutées les contours d’une force internationale neutre devant combattre les groupes armés dans l’est congolais.

Cette force devrait être déployée à la frontière entre la RDC et le Rwanda, que l’ONU, des ONG et plus récemment le président Joseph Kabila accusent de soutenir le M23, ce que Kigali a toujours démenti.

Alors que débutait la réunion de Kampala, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, en visite à Pretoria, a exhorté les États d’Afrique centrale, notamment le Rwanda, à coopérer pour priver de soutiens le M23.

Les membres du M23 sont issus de l’ex-rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), à l’époque soutenu par le Rwanda. Les ex-CNDP avaient été intégrés dans l’armée en 2009 à la faveur d’un accord avec Kinshasa, dont les mutins réclament aujourd’hui la pleine application.

Depuis mai, les combats entre armée et M23 ont forcé plus de 250 000 Congolais à fuir, notamment vers le Rwanda et l’Ouganda voisins.

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