Pourquoi HSBC veut fermer les comptes d’une quarantaine d’ambassades au Royaume-Uni

La banque britannique HSBC va fermer les comptes d’une quarantaine d’ambassades et de consulats au Royaume-Uni. Un pas de plus dans la lutte antiblanchiment… Sérieusement ?

Condamné aux États-Unis à une amende de 1,9 milliard de dollars pour complicité de blanchiment d’argent, HSBC veut se refaire une virginité. © AFP

Condamné aux États-Unis à une amende de 1,9 milliard de dollars pour complicité de blanchiment d’argent, HSBC veut se refaire une virginité. © AFP

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Publié le 14 août 2013 Lecture : 1 minute.

HSBC sème la pagaille. En annonçant, le 3 août, qu’elle ne souhaitait pas conserver la gestion des comptes d’une quarantaine de représentations diplomatiques, la banque britannique a provoqué la consternation. Si HSBC refuse de communiquer la liste des bureaux concernés, la presse britannique – qui a révélé la nouvelle – cite la nonciature apostolique, le haut-commissariat de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le consulat du Bénin. « Ces représentations ont absolument besoin d’une banque non seulement pour encaisser l’argent des passeports et des visas, mais aussi pour payer les salaires », explique Bernard Silver, responsable du Consular Corps, qui regroupe les consulats étrangers au Royaume-Uni.

Afin de justifier sa décision, HSBC met en avant son programme d’évaluation des services financiers de ses clients, privés comme publics, lancé en mai 2011 pour renforcer sa lutte contre l’argent sale. Condamné l’an dernier aux États-Unis à une amende record de 1,9 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros) pour complicité de blanchiment d’argent, le premier groupe bancaire au monde veut se refaire une virginité. « Les représentations diplomatiques détiennent généralement d’importantes sommes en espèces, qui pourraient provoquer des questions embarrassantes », estime un connaisseur de la place financière londonienne.

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Faible rentabilité

HSBC n’est pas le premier à mettre un terme à son activité d’embassy banking. Face à la difficulté de se conformer aux règles antiblanchiment imposées par le Congrès, trois des établissements du « Big Four » américain, JPMorgan, Citigroup et Bank of America, se sont séparés dès 2010 de leur clientèle diplomatique. « Si elles ne sont pas dans le business pour de mauvaises raisons, les banques tirent peu de rentabilité des services qu’elles rendent aux ambassades », reprend l’expert.

Lawrence Landau, le consul honoraire du Bénin à Londres, confirme : « Aucune ne veut nous ouvrir ses portes dans le pays aujourd’hui. » Comme les autres, il dispose de soixante jours pour retirer son argent.

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