Côte d’Ivoire : au moins sept morts dans l’attaque d’un camp militaire à Abidjan

Des inconnus armés ont attaqué un camp militaire d’Abidjan lundi 6 août au petit matin. Le bilan provisoire fait état d’au moins six morts et plusieurs blessés.

Des soldats ivoiriens en patrouille à Abidjan. © AFP

Des soldats ivoiriens en patrouille à Abidjan. © AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 6 août 2012 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour à 17h15.

À peine vingt-quatre heures après l’assassinat de cinq membres des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) dans le quartier de Yopougon, de nouvelles violences ont éclaté à Abidjan. Cette fois, c’est un camp militaire de la capitale économique ivoirienne qui a été visé par des inconnus armés.

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Au moins six militaires ivoiriens et un assaillant ont été tués dans cette attaque. Une dizaine de soldats ont également été grièvement blessés.

Le camp des FRCI à Akouédo, situé dans le quartier de Cocody (nord), a été attaqué par des assaillants non identifiés à l’arme automatique et à la kalachnikov, entre 03h00 et 05h00 du matin.

Le camp « a fait l’objet d’une attaque ciblée par les deux entrées », mais grâce à l’envoi de FRCI en renfort, les assaillants ont été repoussés, a déclaré le ministre de la Défense Paul Koffi Koffi lors d’une visite du site.

Accompagné du chef d’état-major des FRCI, le général Soumaïla Bakayoko, et du ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko, il a affirmé que les attaques avaient fait sept morts : « nous avons perdu six éléments et ils ont perdu un des leurs ».

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Les corps de six hommes en treillis ont été aperçus sur les lieux dans la matinée. Quatre corps étaient visibles par terre dans un bâtiment à l’entrée du camp, dont la porte a été défoncée. Du sang a été projeté sur le sol et les murs. À un poste de garde et à une sortie, deux autres corps gisaient au sol.

« Le bilan provisoire de l’attaque est d’environ sept morts et une dizaine de blessés graves dans les rangs des FRCI », a indiqué de son côté le chef de l’Onuci, Bert Koenders, dans un communiqué. Selon lui, le groupe armé « aurait pris des armes et munitions de l’armurerie, avant de quitter les lieux », ce qu’a confirmé une source militaire ivoirienne.

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Des Casques bleus de la force Onuci, présents dans le camp d’Akouédo, « n’ont pas été engagés dans le combat », a souligné une source onusienne sous couvert d’anonymat.

Ratissage à Bingerville

« Les assaillants ont pris la fuite dans la direction de Bingerville », la ville voisine, a affirmé une source au sein de l’état-major des FRCI, tandis que Paul Koffi Koffi a annoncé « des ratissages et des battues » dans cette localité.

Une quarantaine de militaires à bord de pick-up, de 4×4 et d’autres véhicules patrouillaient dans les rues de Bingerville. Des soldats contrôlaient des voitures et disaient aux habitants de « rentrer au quartier », à la maison.

Le lundi 6 août est férié dans le pays, à la veille de la fête nationale qui doit être marquée par le traditionnel défilé militaire présidé par le chef de l’État Alassane Ouattara.

Aucune information n’était dans l’immédiat disponible sur l’identité des assaillants, ni sur un éventuel lien avec la mort de cinq FRCI dimanche, tués dans l’attaque d’un commissariat et d’un poste de contrôle de l’armée par des hommes lourdement armés à Yopougon, quartier ouest de la capitale économique.

Le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi, avait considéré que les attaques de Yopougon relevaient « du banditisme », mais sans exclure la piste de militaires criminels: « on va voir si l’enquête nous oriente vers des militaires, des membres des forces de l’ordre ou des civils ».

Dimanche ont également été rapportés des tirs vers le camp militaire d’Abengourou, dans l’est du pays, près de la frontière avec le Ghana.

L’insécurité a reculé dans le pays depuis la fin de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011 ayant fait environ 3 000 morts. La circulation d’armes en tous genres, des ex-combattants mécontents de leur sort et des tensions ethniques toujours vives, en particulier dans l’Ouest, nourrissent des incidents parfois meurtriers.

La réforme de l’armée est l’un des grands défis du pouvoir, qui a promis de mettre en place un programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des ex-combattants non intégrés dans les FRCI. Ce chantier s’annonce hautement sensible et coûteux.

(Avec AFP)

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