Égypte : un commando lance une attaque meurtrière à la frontière avec Israël
Un commando d’islamistes djihadistes a attaqué, dimanche 5 août, un poste frontière entre l’Égypte et Israël. Le bilan est lourd : 16 gardes égyptiens et 5 assaillants ont été tués. Le reste du groupe armé a été neutralisé après avoir tenté d’entrer en Israël.
C’est sans doute la plus grave crise à laquelle est confronté le nouveau président égyptien Mohamed Morsi. Dimanche 5 août, un commando d’islamistes djihadistes a attaqué un poste-frontière entre l’Égypte et Israël. Ils ont tué 16 gardes-frontière égyptiens avant de pénétrer avec un véhicule blindé sur le territoire israélien.
D’après un porte-parole de l’armée israélienne, cinq membres du commando ont été tués et les autres ont été neutralisés. « Les corps de ces cinq hommes qui portaient des armes ont été retrouvés par l’armée », a-t-il précisé.
« Nous étions prêts car nous disposions d’informations préalables du Shin Beth (service de sécurité) et des services du renseignement militaire ce qui a permis de faire échec à un attentat sanglant », a pour sa part indiqué à la radio militaire le général Yoav Mordehai, porte-parole en chef de l’armée.
Le véhicule blindé dont le commando s’était emparé a « tiré dans toutes les directions après avoir pénétré en territoire israélien avant d’être attaqué par des blindés et l’aviation », a-t-il poursuivi. Le général a qualifié les membres du commando « d’éléments du djihad mondial basés dans le Sinaï, devenu une serre pour le terrorisme mondial en raison de la faiblesse du contrôle exercé » par l’Égypte.
Attaque au lance-roquettes
L’armée égyptienne n’est que très faiblement présente dans la péninsule désertique en raison de la démilitarisation de ce secteur prévue par les accords de paix israélo-égyptiens de 1979. « L’attentat a été commis par des éléments résidant dans le Sinaï et on suppose qu’ils avaient des liens avec des éléments de la bande de Gaza », a ajouté le général.
Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak avait estimé dimanche soir que l’assaut soulignait « la nécessité pour les autorités égyptiennes d’agir fermement pour rétablir la sécurité et lutter contre le terrorisme dans le Sinaï ».
L’ancien ambassadeur d’Israël en Égypte Yitzhak Levanon a pour sa part relevé sur la radio militaire que cette attaque avait « porté atteinte aux institutions égyptiennes, aussi bien au président Mohamed Morsi qu’à l’armée et qu’aux services de renseignements qui, au moment de l’attaque, discutaient avec des représentants de tribus bédouines du Sinaï des moyens d’améliorer la sécurité dans cette région ».
Selon un responsable de la sécurité égyptienne, une dizaine d’hommes armés de grenades, de mitraillettes et de lance-roquettes se sont emparés dimanche de deux blindés à un barrage près de la frontière israélo-égyptienne avant de tirer sur le poste-frontière. Seize gardes-frontière égyptien ont été tués lors de cet assaut. Les assaillants ont ensuite réussi à pénétrer en territoire israélien avec l’un des blindés, près du poste-frontière de Karm Abou Salem (Kerem Shalom, en hébreu), avant d’être neutralisés.
Fermeture des tunnels à Rafah
Mohamed Morsi s’est engagé dans la nuit à reprendre en main le Sinaï, où la situation s’est dégradée depuis la révolte qui a renversé son prédécesseur Hosni Moubarak début 2011.
Un haut responsable égyptien de la sécurité a accusé des « djihadistes » venus de la bande de Gaza voisine d’être derrière l’attaque. L’Égypte a fermé « sine die » le terminal de Rafah, à sa frontière avec Gaza. Rafah est l’unique point de passage entre le territoire palestinien et le monde extérieur à ne pas être contrôlé par Israël.
La police du Hamas, mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza, a annoncé avoir fermé tous les tunnels de contrebande pour éviter toute fuite des membres du commando de l’Égypte vers la bande de terre palestinienne.
(avec AFP)
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