RDC : les chrétiens se mobilisent contre la guerre au Nord-Kivu et la « balkanisation » du pays
Des dizaines de milliers de Congolais ont manifesté pacifiquement, mercredi 1er août, à l’appel de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Avec un leitmotiv : refuser la « balkanisation » de la RDC, en cours selon eux dans l’est du pays en proie à la rébellion du M23.
La guerre qui sévit au Nord-Kivu n’en finit pas de démoraliser les Congolais. Mais ils ne baissent pas la tête. Dans la capitale Kinshasa, des milliers de chrétiens sont ainsi sortis dans la rue, mercredi 1er août, à l’initiative de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Objectif : protester pacifiquement contre la situation sécuritaire dans l’est de la RDC et la progression semble-t-il inéluctable des rebelles du M23 vers Goma. À l’intérieur du pays, notamment à Bukavu (capitale du Sud-Kivu), de nombreux défilés ont été organisés dans le même but : dire non au démembrement du pays et aux exactions contre les populations civiles innocentes.
À Kinshasa, bibles et des chapelets à la main, les manifestants ont observé une minute de silence avant de reprendre leurs marche en priant et chantant, par groupes de plusieurs dizaines ou plusieurs centaines. Selon l’abbé Léonard Santedi, secrétaire général de la Cenco, les marcheurs étaient au moins 100 000. « L’objectif de nos actions est de sensibiliser tout le peuple congolais pour montrer à l’échelle internationale qu’il ne veut pas de cette guerre, ne veut pas de la balkanisation de son territoire, qui est un et indivisible », a déclaré à l’AFP l’abbé Santedi Léonard.
Envoi d’une force neutre
« Non à la balkanisation de la RDC » : c’est de fait le leitmotiv qui revenait sur les calicots et les pancartes de cette marche pour « l’espérance pour la paix ». Une référence aux rebelles que l’ONU accuse d’être soutenus par le Rwanda – ce que réfute catégoriquement Kigali, qui se trouve néanmoins de plus en plus isolé sur la scène internationale. L’Union africaine (UA) prévoit quant à elle d’envoyer une force neutre à la frontière congolo-rwandaise.
« Je ne veux pas voir mes frères souffrir, mourir. J’espère que la communauté internationale et tout ceux qui sont là pour le maintien de paix pourront lutter contre cette guerre d’agression », a expliqué un manifestant. Pas de mobilisation à Goma, en revanche. « Nous n’avons pas pu organiser de marche parce que nous ne pouvions pas contrôler les éventuels débordements des conducteurs de motos et des enfants de la rue qui ont toujours profité des marches pour casser des biens et voler la population », a un cadre de l’Église catholique.
(Avec AFP)
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