RDC : le M23 menace de prendre Goma
Après avoir repris du terrain vendredi, les rebelles congolais du M23 ont fait part lundi 30 juillet de leur intention de s’emparer de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu.
Kibumba, localité présentée par un diplomate occidental à Kinshasa comme le « dernier verrou » vers Goma la capitale de la province du Nord-Kivu, est dans la ligne de mire des rebelles congolais du M23, a affirmé lundi 30 juillet le chef des opérations des rebelles pour le secteur, le colonel Innocent Kayima. Les rebelles espèrent ainsi encercler Goma pour ensuite s’en emparer.
"Nous prendrons la ville sans tirer"
« Nous avançons petit à petit vers Kibumba », a affirmé le colonel Albert Kahalaha un déserteur de l’armée régulière passé en mai dernier dans l’autre camp. De là, assure le colonel Kayima, « nous encerclerons la ville (Goma) et nous démoraliserons les forces jusqu’à ce qu’elles s’en aillent ». « Nous prendrons la ville sans tirer », a-t-il assuré.
Ce weekend, Kibumba était défendue par six chars et un lance-roquettes multiples de l’armée régulière congolaise, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Un responsable du M23, interrogé au téléphone par l’AFP avait annoncé que leurs forces étaient positionnées seulement à un kilomètre.
Deux morts et 70 blessés à Rutshuru
Les combats à l’arme lourde qui opposent depuis le 24 juillet le M23 et les FARDC ont entrainé le décès, à l’hôpital de Rutshuru, de deux civils, rapporte l’ONG Médecins sans frontière (MSF). 70 blessés, dont une majorité de civils, y sont également traité et ont reçu des soins chirurgicaux d’urgence ajoute MSF dans un communiqué. « Les premiers blessés ont commencé à affluer mercredi matin vers 6H30 », raconte Patrick Wieland, chef de mission MSF au Nord-Kivu, qui s’est rendu sur place et qui est cité dans le communiqué. « On a soigné des plaies par balles, des plaies par éclats de grenade, des personnes touchées par des tirs d’obus ou des roquettes », précise l’ONG. « Il y a plus de 90 % des civils que nous avons soignés à l’hôpital de Rutshuru, qui sont des femmes et des enfants. Le coût humain, civil, est très important dans ce conflit. Les chirurgiens ont travaillé presque jour et nuit, pour soigner ces blessés, et nous en avons vus, jusqu’à présent, 70 », poursuit Patrick Wieland.
La prise de Rutshuru par les rebelles a également provoqué la panique des populations civiles. Depuis mercredi, « un millier de personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, se sont réfugiées » à l’hôpital de ce bourg tenu par les rebelles du M23, raconte le chef de mission MSF. Par ailleurs, « plusieurs milliers de personnes » ont aussi fui ces derniers jours vers Kanyaruchinya, localité située à quelques kilomètres au nord de Goma, la capitale régionale que les rebelles veulent encercler dans l’espoir de la faire tomber. « Elles viennent se rajouter aux quelque 8 300 personnes déjà déplacées par les combats depuis le 12 juillet dernier », souligne MSF.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...