France : enquête sur le rôle de Strauss-Kahn au FMI dans l’annulation de la dette du Congo
Une nouvelle enquête préliminaire vise Dominique Strauss-Kahn en tant qu’ex-directeur général du FMI pour son rôle dans la procédure d’annulation de la dette du Congo en 2010. Un entrepreneur auquel Brazzaville aurait dû verser des dédommagements en préalable à cette annulation n’a en fait jamais touché ses fonds et a porté plainte en France.
Les ennuis judiciaires de Dominique Strauss-Kahn ne s’arrêteront-ils jamais ? Après avoir été accusé d’agression sexuelle par la femme de chambre guinéenne Nafissatou Diallo en 2011 – le procès au civil est toujours pendant à New-York -, puis mise en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée dans l’affaire dite du Carlton de Lille, DSK est désormais visé par une enquête dans le cadre de ses fonctions en tant que directeur général du FMI.
L’affaire concerne une procédure pour « faux et usage de faux » et « falsification de certificats » qui a été ouverte le 25 mai. Un entrepreneur se bat depuis 25 ans pour recouvrer des millions d’euros après avoir été « spolié » d’une entreprise au Congo. En désespoir de cause, il a déposé plainte le 21 octobre 2011 auprès du parquet de Paris, qui s’est dessaisi du dossier le 6 décembre au profit de celui de Grasse. La police l’a entendu le 11 juillet dernier.
Initiative PPTE
Le contexte de la plainte est celui des conditions dans lesquelles la dette du Congo a été effacée en 2010 à l’occasion de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) du Fonds monétaire international (FMI), dont DSK était le directeur général, et de la Banque mondiale. Or une des conditions de cet effacement était que Brazzaville règle, au préalable, un certain nombre de dettes commerciales privées, dont celle du plaignant. Or, selon ce dernier, des documents falsifiés au FMI auraient conduit à ce que sa créance passe à la trappe.
En clair, DSK « est soupçonné de complaisance à l’égard du pouvoir congolais. Il y a des anomalies pour lesquelles il n’y a jamais eu d’explication fournie », explique une source proche du dossier. « À partir de là, toutes les hypothèses sont ouvertes. Mais le dossier pose un problème d’imputabilité. Le directeur du FMI a une immunité qui ne couvre pas tous les agents et décideurs de l’institution », ajoute cette même source.
(Avec AFP)
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