Ghana : décès du président John Atta-Mills, l’intérim assuré par John Dramani Mahama

Le président ghanéen John Atta-Mills est mort subitement, mardi 24 juillet, à l’âge de 68 ans. Les raisons officielles de son décès ne sont pas encore connues. Mais la procédure de succession s’est mise en place sans difficultés, dans un pays devenu un exemple de démocratie et de réussite économique sur le continent.

Le président ghanéen John Atta-Mills, le 7 avril 2009, à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire. © Issouf Sanogo/AFP/Archives

Le président ghanéen John Atta-Mills, le 7 avril 2009, à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire. © Issouf Sanogo/AFP/Archives

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 25 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

Élu de justesse à la fin de 2008 (avec 1% de voix d’avance) après deux tentatives manquées face à John Kufuor, John Atta-Mills dirigeait le Ghana depuis 2009. Il est mort brutalement mardi 24 juillet dans un hôpital d’Accra, à l’âge de 68 ans, vraisemblablement de maladie. Il s’était rendu aux États-Unis au mois de juin dernier pour y subir des examens médicaux, dits de routine, mais les rumeurs sur sa santé – qui ont été nombreuses durant sa carrière politique – le disaient atteint d’un cancer de la gorge. La présidence n’a en tout cas pas encore donné de précisions sur les raisons de son décès.

Au Ghana, pays de 25 millions d’habitants où la démocratie n’est pas un vain mot, la procédure de transition constitutionnelle a été suivie à la lettre. Le vice-président, John Dramani Mahama (en photo ci-dessous, © Issouf Sanogo/AFP), a prêté serment devant une session extraordinaire du Parlement, quelques heures après la mort du chef de l’État. « Je veux assurer les Ghanéens que tout est en ordre. Nous allons maintenir la paix, l’unité et la stabilité qui font la réputation du Ghana », a-t-il dit aussitôt après son investiture. Il doit assurer l’intérim jusqu’à la présidentielle prévue en décembre.

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Hommage appuyé de Barack Obama

Parmi les hommages internationaux rendus à la mémoire de John Atta-Mills, un homme d’État à la réputation d’intégrité sans faille, on retiendra surtout celui de Barack Obama, qui avait choisi le Ghana en 2009 pour y effectuer sa première visite de président des États-Unis en Afrique subsaharienne.

>> Lire des extraits du discours de Barack Obama : "L’avenir de l’Afrique appartient aux Africains"

Atta-Mills « a travaillé inlassablement pour améliorer la vie des Ghanéens. Il a aidé à promouvoir la croissance économique au Ghana (…) et en a renforcé la solide tradition démocratique », a dit Obama.

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>> Lire le portrait : "John Atta Mills, un président panafricaniste et pragmatique"

Atta-Mills ne pourra donc pas poursuivre son oeuvre et solliciter un deuxième mandat de quatre ans lors de la présidentielle de décembre 2012. Lors de primaires organisées en juillet 2011 par son parti, le Congrès national démocratique (NDC), il avait écrasé avec près de 97% des voix des délégués son unique rivale, Nana Konadu Agyemang Rawlings, l’épouse de l’ex-président Jerry Rawlings, qui fut lui-même son mentor et l’homme fort du Ghana à la faveur de deux coups d’État successifs en 1979 et en 1981 avant d’être président élu de 1993 à 2001.

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Homme de droit

Juriste de formation ayant étudié en Grande-Bretagne, Atta Mills avait enseigné le droit à l’université du Ghana pendant 25 ans. Il avait acquis une dimension nationale en 1997 avec sa nomination par Rawlings à la vice-présidence. Puis il avait abandonné ses fonctions à l’élection du président Kufuor en 2000.

C’est durant les mandats de ce dernier que le Ghana est devenu un important producteur pétrolier grâce au gisement Jubilee, une des découvertes les plus importantes des dernières années dans le golfe de Guinée. Son exploitant, Tullow, estime que le potentiel en or noir peut y atteindre le milliard de barils. Le couple Rawlings avait, avant les primaires, accusé l’administration Atta-Mills de ne pas avoir poursuivi des responsables de la précédente administration soupçonnés de corruption.

>> Lire ici : "La revanche tranquille du Ghana, une insolente réussite politique et économique"

(Avec AFP)

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