Football – JO 2012 : ce ne sera pas simple pour les sélections africaines

Sénégal, Gabon, Maroc, Égypte. Sur seize équipes qualifiées, quatre sélections africaines vont participer aux Jeux. Avec des chances de médailles plutôt faiblardes.

Le stade de Wembley, où se dérouleront les finales du tournoi olympique. © AFP

Le stade de Wembley, où se dérouleront les finales du tournoi olympique. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 24 juillet 2012 Lecture : 4 minutes.

Les effluves des sacres olympiques du Nigeria (en 1996 à Atlanta) et du Cameroun (en 2000 à Sydney) se sont doucement dissipés. Depuis que les Lions indomptables sont revenus à Yaoundé scintillants d’or, plus aucune équipe africaine n’a atteint le sommet du tournoi olympique. Il y a quatre ans, les Super Eagles nigérians auraient pu renouer avec le passé, mais l’Argentine tenante du titre et conduite par un génie nommé Messi s’est opposée au bégaiement de l’histoire.

>> Lire aussi "JO 2012 : quelles chances de médailles pour l’Afrique ?"

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Un show so british

Danny Boyle ne pourra pas dire qu’il n’avait pas de moyens. Avec un budget de 162 millions de livres (plus de 200 millions d’euros), le réalisateur oscarisé de Petits meurtres entre amis, Trainspotting et Slumdog Millionaire a imaginé une cérémonie d’ouverture qui se veut grandiose. Quelque 10 000 volontaires, 23 000 costumes, les symboles des 4 nations britanniques (Angleterre, Pays de Galles, Écosse, Irlande du Nord), la pelouse du Stade olympique transformée en campagne anglaise avec familles en plein pique-nique et troupeaux paissant (à la faveur d’une scène baptisée « Vert et Plaisant »), sans oublier la musique, avec Paul McCatrney en guest-star et la crème de la crème pop-rock britannique. A priori, rien ne manque pour que le show londonien du 27 juillet, programmé sur trois heures (à partir de 19h30 GMT), soit gravé dans le marbre des spectacles d’ouverture. Le maître de cérémonie a mis toutes les chances de son côté pour faire au moins aussi bien que son prédécesseur pékinois. Chiche. A. Bi.

Cette année, aucun des deux champions olympiques africains ne sera là. L’essoreuse des qualifications a fait son œuvre et si le Nigeria a atteint le tour final de Marrakech, le Cameroun a limité son apparition au premier tour, perdu face aux redoutables Tanzaniens. L’Afrique va donc envoyer chez les British un peu de sang neuf et quelques vieilles gloires en quête de rédemption.

Première fois

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Le Sénégal, obligé de passer par l’épreuve des barrages face à Oman un soir d’avril à Coventry (2-0), et le Gabon, inattendu vainqueur du tour final marrakchi, vont participer pour la première fois aux Jeux. L’étiquette de béotiens qui leur colle aux crampons fait d’eux des candidats tous désignés pour un départ au soir du premier tour. Les Sénégalais ont même été expédiés dans le groupe A, celui du Royaume-Uni, nation organisatrice, de l’Uruguay et des Émirats Arabes Unis, la seule équipe qui semble vraiment à leur portée.

Le Gabon, qui vivra à Londres son dépucelage olympique, a été un peu mieux servi (Suisse, Corée du Sud, Mexique) mais, même en retournant le problème dans tous les sens, on imagine mal les Panthères survivre à la première phase face à des adversaires supérieurs et habitués aux grandes compétitions internationales.

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Lions et Pharaons

Face à l’implacable épreuve des pronostics que la réalité vient parfois balayer, le Maroc et l’Égypte viennent rehausser les chances du football africain d’exister au-delà de la première semaine de compétition. Les Lions de l’Atlas, entraînés par le Néerlandais Pim Verbeek (au passeport révélateur d’un certain penchant pour le voyage : Japon, Corée du Sud, Australie, Allemagne, Émirats Arabes Unis et Antilles néerlandaises), n’ont pas hérité du groupe le plus insurmontable, si l’on veut bien admettre que l’Espagne, championne d’Europe des moins de 21 ans, apparaît intouchable. Mais avec pour autres adversaires le Japon et le Honduras, le Maroc – renforcé par Kharja (Al-Arabi Doha), l’un des cadres de la sélection A -, a le coffre nécessaire pour s’imaginer un destin de quart de finaliste.

Une ambition que peut partager l’Égypte, qui vivra sa douzième olympiade. Les Pharaons ont eux aussi hérité dans leur groupe (C) de l’un des favoris de la compétition : le Brésil. En revanche, avec le Bélarus et la Nouvelle-Zélande, l’équipe d’Hanny Ramzy, l’homme aux 124 sélections, n’est pas tombée sur deux terreurs de la planète football.

Petits espoirs féminins

Depuis que le football féminin est devenu membre permanent du giron olympique, en 1996, aucune équipe africaine n’est montée sur le podium. Le scénario risque de se reproduire cet été avec les 2 sélections, sur 12 qualifiées, qui représenteront le continent. Toutefois, l’Afrique du Sud et le Cameroun participant pour la première fois au tournoi, personne n’aurait le mauvais goût de leur demander d’accomplir des miracles.

Les Camerounaises ont éliminé le Mali, le Nigeria et doivent surtout leur qualification à l’impair commis par la fédération équato-guinéenne, coupable d’avoir aligné face à elles une joueuse qui n’aurait pas du être là, Jade Boho. Après avoir gagné sur le terrain (0-0, 2-0) le droit de participer au dernier tour des éliminatoires, la Guinée équatoriale a donc été disqualifiée au profit du Cameroun, qui aura pour adversaires le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande et le Brésil. Les Banyana Banyana ont eu un parcours moins tourmenté (contre la Zambie, la Tunisie et l’Éthiopie) mais, face au Japon, à la Suède et au Canada, l’histoire risque de se compliquer un tout petit peu. A. Bi.

 

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