Côte d’Ivoire : les FRCI et leurs supplétifs dozos impliqués dans l’attaque de Duékoué ?

La réconciliation ivoirienne est-elle un vain mot ou un voeu pieux ? De nombreuses sources, relayées par la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho), accusent les FRCI d’avoir participé à l’attaque contre un camp de déplacés près de Duékoué, le 20 juillet. Bilan : au moins sept morts, selon l’ONU, une dizaine, selon l’ONG.

L’attaque du 27 juillet a fait au moins sept morts et plusieurs dizaines de blessés. © Sia Kambou/AFP

L’attaque du 27 juillet a fait au moins sept morts et plusieurs dizaines de blessés. © Sia Kambou/AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 23 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

Et si rien n’avait vraiment changé dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire avec l’arrivée de Alassane Ouattara au pouvoir – tout au plus une simple inversion des rôles ? Si la question est gênante, elle n’est sûrement pas dénuée de pertinence à l’heure d’évaluer la politique de réconciliation nationale que les autorités ont promise. De fait, près de Duékoué, vendredi 20 juillet, l’attaque du camp de Nahibly, plein de déplacés de la crise postélectorale de 2010-2011 et issus « en majorité de l’ethnie guéré », a fait au moins sept morts, selon l’ONU. Neuf, selon des sources locales consultées par l’AFP.

Le massacre s’explique par des représailles après la mort de quatre personnes dans un quartier malinké (ou dioula, ethnie originaire du Nord) de Duékoué. Le gouvernement et l’Onuci, dont les militaires ont dit avoir été débordés par la foule des assaillants, se rejettent la responsabilité du drame. Mais la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (Lidho) semble pencher vers la thèse de l’implication de militaires des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), donc du gouvernement.

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"Éléments identifiés"

L’attaque a été menée par « des assaillants composés de jeunes Malinkés, avec le soutien des chasseurs traditionnels appelés "dozos" et d’éléments identifiés comme membres des FRCI », indique un communiqué de l’organisation écrit par son président, René Legré Hokou. La Lidho « est profondément indignée par la passivité coupable tant des soldats onusiens que des forces de sécurité ivoiriennes qui ont abandonné des populations civiles entre les mains des assaillants », poursuit le document, qui qualifie les faits de « barbarie ».

Selon la Lidho, l’attaque s’est en effet soldée par « au moins une dizaine de morts dont un homme brûlé vif, des dizaines de blessés, des personnes enlevées et plusieurs personnes réfugiées dans les forêts ». Des déplacés et d’autres sources locales interrogées par l`AFP ont confirmé que des FRCI ont pris part à l’assaut. L’ONG « interpelle » le président Alassane Ouattara et le chef de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), Bert Koenders, sur « leur responsabilité de protection et de secours humanitaires ».

(Avec AFP)

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