Justice camerounaise : la défense d’Atangana attend une réaction politique de la France
Après un nouveau report du procès de Michel-Thierry Atangana, le 18 juillet, ses avocats en appellent officiellement à Paris. Ce Franco-Camerounais attend que la justice se prononce sur son cas depuis quinze ans, comme son co-accusé, l’ancien secrétaire général de la présidence, Titus Edzoa. Tous deux dénoncent une vengeance politique.
C’est une affaire peut-être unique dans les annales judiciaires du Cameroun indépendant. Détenus depuis 15 ans dans l’attente de leur procès pour détournements présumés de fonds publics, un ex-secrétaire général à la présidence et ancien ministre, Titus Edzoa, et le Français Michel-Thierry Atangana, attendaient un verdict le 18 juillet. Mais ils ont été à nouveau déçus.
>> Lire aussi : Titus Edzoa, quatorze ans de sollitude.
Pour la énième fois, leur procès a été ajourné. Et renvoyé au 30 juillet, date à laquelle il devra être repris… à zéro. Explication officielle : un des trois juges du tribunal a été muté… « Ce nouveau rebondissement (…) confirme qu’il s’agit d’un simulacre de justice et que le procès fait à Michel Thierry Atangana n’est que l’habillage juridique d’une vengeance personnelle », a estimé dans un communiqué l’un des avocats de l’intéressé, Rémi Barousse. Qui ajoute : « Le supplice de (mon client) se poursuit donc de la manière la plus cruelle qu’il soit : pour une durée indéterminée et sans espoir de recours juridique au Cameroun où l’État de droit n’est qu’un décor de papier, planté là pour l’image extérieure du pays ».
Procès politique ?
La défense de Michel Thierry Atangana et sa famille attendent désormais une réaction politique des autorités françaises et annoncent qu’elles vont solliciter un rendez-vous auprès d’elles. « La France a pris note du report du procès de notre ressortissant, M. Atangana, annoncé le 18 juillet 2012, a déclaré pour sa part le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. Elle exprime le souhait que la procédure judiciaire puisse aboutir dans les meilleurs délais », a-t-il ajouté.
Déjà condamnés à 15 ans de prison dans le cadre d’une première affaire de détournement de fonds en 1997, MM. Edzoa et Atangana sont poursuivis dans une deuxième affaire depuis 2009 pour tentative de détournement de deniers publics en coaction et trafic d’influence, en même temps que deux autres personnes. Les deux hommes dénoncent un procès politique.
Français d’origine camerounaise, M. Atangana avait dirigé une structure de suivi des projets routiers rattachée à l’époque à la présidence. Le fils de Michel Thierry Atangana, Eric Atangana, avait demandé cette semaine, dans un entretien à l’AFP, que soit mis fin au calvaire de son père, qui est détenu dans le sous-sol du secrétariat à la Défense, à Yaoundé.
(avec AFP)
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