Algérie – France : Laurent Fabius à Alger pour deux jours de visite officielle

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est arrivé dimanche 15 juillet à Alger pour sa première visite officielle dans un pays arabe. Au menu : le renforcement des liens franco-algériens et surtout l’urgence de la crise au Mali.

Laurent Fabius et Mourad Medelci, le 15 juillet 2012 à Alger. © AFP

Laurent Fabius et Mourad Medelci, le 15 juillet 2012 à Alger. © AFP

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Publié le 16 juillet 2012 Lecture : 3 minutes.

À peine débarqué à Alger, Laurent Fabius a abordé l’épineuse question des relations franco-algériennes. « Trois mots résument cela : d’abord il faut développer l’objectivité – en référence à la mémoire -, il faut la proximité – et nous avons toutes les raisons d’être proches – et nous allons mettre en application un mot qui est très important pour l’Algérie et la France : c’est l’amitié », a déclaré Laurent Fabius à son arrivée dans la capitale algérienne.

« Si vous ajoutez objectivité, proximité et amitié, vous avez le sens du nouvel élan que nous voulons donner à notre relation et nous avons toutes les raisons d’être proches », a-t-il souligné.

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Il s’agit de la première visite de Laurent Fabius dans un pays arabe depuis son entrée au Quai d’Orsay. Il a été accueilli à l’aéroport d’Alger par son homologue algérien Mourad Medelci, avec lequel il a eu un entretien d’un peu plus d’une heure avant un dîner officiel. Il devait être reçu lundi à déjeuner par le président Abdelaziz Bouteflika.

Les deux ministres ont notamment abordé le conflit du Mali, aujourd’hui divisé entre une capitale sans réel gouvernement et un Nord occupé par deux groupes islamistes armés : Ansar Eddine (Défenseurs de l’islam) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

« Nous avons constaté que nous avions exactement la même clé d’analyse et les mêmes objectifs en ce qui concerne le Sahel et le Mali, a déclaré Mourad Medelci lors d’un point de presse conjoint. Nous sommes d’accord pour dire que l’unité du Mali doit être préservée et pour dire que la lutte contre le terrorisme doit rester la priorité », a-t-il ajouté.

Solution militaire envisagée

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Laurent Fabius a dit « rejoindre » les propos de Mourad Medelci et a évoqué la menace terroriste dans la région du Sahel. « Cela constitue non seulement une menace pour les populations locales mais également pour la région et le monde », a-t-il dit, en n’écartant pas, en dernier recours, une solution militaire dans le nord du Mali.

Paris voit en l’Algérie, puissance régionale, une forte capacité d’intervention militaire qui pourrait aider au rétablissement de l’autorité de Bamako dans le nord et neutraliser les islamistes. Sans rejeter l’option militaire, Alger, consulté depuis des semaines par les Africains et les Occidentaux sur le Mali, oeuvre dans un cadre strictement diplomatique. « Nous sommes tombés d’accord sur un certain nombre de sujets que nous avons abordés », a souligné le ministre français, se référant également à la situation en Syrie.

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Visite de Manuel Valls

La visite de Laurent Fabius à Alger doit préparer une visite d’État, avant la fin de l’année, du président François Hollande, dont l’élection a été applaudie en Algérie. « Du côté des Français, il y a un certain nombre de situations à améliorer », notamment administratives, a-t-il souligné, en annonçant une prochaine visite du ministre de l’Intérieur français Emmanuel Valls en Algérie.

« Cette première visite intervient à un double moment : 50 ans après l’indépendance de l’Algérie et après l’élection de François Hollande », a indiqué le chef de la diplomatie française. « Dans le passé, il y a eu des hauts et des bas, je suis pour les hauts », a expliqué Laurent Fabius, en allusion aux relations proches mais compliquées qu’entretiennent l’Algérie et la France. Interrogé sur la signature d’un traité d’amitié, il a répondu qu’il allait en discuter avec ses interlocuteurs. Pour le moment, les dipomates français et algériens préfèrent parler d’un « partenariat d’exception ».

(Avec AFP)

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