Maroc : le rappeur Mouad Belghouat en grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention
Condamné à un an de prison, le rappeur marocain Mouad Belghouat a entamé, lundi 9 juillet, une grève de la faim de 48 heures afin de protester contre ses conditions de détention à Casablanca. Une décision faisant suite à un nouveau report de l’examen de son appel par les autorités.
Le rappeur marocain Mouad Belghouat alias Lhaqued (« l’enragé » en arabe), a décidé, lundi 9 juillet, d’entamer une grève de la faim de 48 heures pour protester contre ces conditions de détention à la prison de Oukacha, à Casablanca. « Cette grève de la faim est une protestation contre les conditions de détention de Mouad (…), qui sont pour le moins scandaleuses » a affirmé Maria Karim, une amie du chanteur.
L’artiste a pris cette décision après que l’examen de son appel a, pour la troisième fois consécutive, été reporté, lundi 9 juillet. Une nouvelle date a été fixée au 23 juillet.
Le jeune rappeur de 24 ans avait été arrêté le 28 mars puis condamné le 11 mai à un an de prison ferme et à 1 000 dirhams d’amende pour « outrage à un officier public dans le cadre de ses fonctions et à un corps constitué ». La Direction générale de la sureté nationale (DGSN) avait porté plainte contre lui à cause d’une vidéo illustrant la chanson « Klab addawla » (« les chiens de l’État »), dans laquelle il dénonçait avec virulence la corruption au sein de la police marocaine.
Nombreux soutiens
Lors de son procès, le jeune rappeur avait cependant démenti avoir diffusé ladite vidéo. Lhaqued a reçu le soutien de nombreuses organisations des droits de l’homme dont Human Rights Watch (HRW) qui a appelé les autorités marocaines à « annuler les accusations » et a réclamé la libération du rappeur.
De nombreuses autres voix se sont élevées et, pour certains observateurs, le sort de Mouad Belghouat s’explique aussi par le fait qu’il s’est attaqué dans certains de ses titres à la royauté elle-même.
Mouad Belghouati avait déjà été arrêté puis condamné le 12 janvier dernier à 4 mois de prison ferme à la suite d’une plainte d’un jeune royaliste qui l’accusait de coups et blessures. Il n’était cependant pas retourné en prison car il avait déjà effectué sa peine du fait de sa détention préventive. Ce premier procès avait indigné l’opinion publique du fait des nombreuses incohérences qui émaillaient le dossier. Lhaqed était devenu une icône de la jeunesse protestataire et un symbole de la liberté d’expression dans son pays.
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