Football : pourquoi le mercato fait grise mine

Le marché estival des transferts pâtit de la crise économique. Les mouvements sont rares, et même quelques clubs parmi les plus prestigieux ont choisi pour l’instant de ne pas bouger. Une situation qui ne surprend pas les acteurs du football français.

Modibo Maïga (FC Sochaux) pourrait rejoindre un club anglais. © AFP

Modibo Maïga (FC Sochaux) pourrait rejoindre un club anglais. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 9 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

Ce n’est pas franchement une nouveauté, mais d’année en année, le mercato a tendance à emprunter des voies minimalistes. Et quand des puissances telles que Manchester United, Manchester City ou le Real Madrid n’ont pas encore tapé dans leur enveloppe recrutement, le signal envoyé est clair : « Il y a moins d’argent que les années précédentes. C’est le cas un peu partout en Europe, et la France n’y échappe pas », résume Alexandre Lacombe, le président du FC Sochaux. « À part Chelsea, le Paris-SG ou à un degré moindre le Bayern Munich ou Arsenal, personne n’anime le mercato. »

Un problème qui n’épargne (presque) personne

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Le dirigeant français n’est pourtant pas le plus à plaindre. Il a déjà vendu l’international Marvin Martin à Lille pour un peu plus de 10 millions d’euros. Et son bas de laine pourrait prendre un peu plus d’épaisseur dans les prochaines semaines, puisque deux internationaux africains appartenant à l’effectif franc-comtois disposent d’un bond de sortie. L’attaquant malien Modibo Maïga pourrait rejoindre l’Angleterre contre un chèque de 8 millions d’euros, alors que le milieu de terrain algérien Ryad Boudebouz, qui souhaite rester en France, intéresse Lyon et Marseille. « En France, même ces clubs, qui d’habitude sont un peu les locomotives du marché, ne bougent pas. Les raisons sont simples : les droits télé sont en diminution, les charges sociales sont très élevées, et, avec les réformes fiscales que prépare le gouvernement français, l’avenir n’est pas réjouissant. »

La menace du fair-play financier

Mais la crise financière a moins une vertu, celle de ramener les chiffres à des proportions un peu plus raisonnables. « Les joueurs, surtout ceux qui sont en fin de contrat, ont tendance à revoir leurs exigences salariales à la baisse », note l’agent français d’origine algérienne, Yazine Kernou. « Et les clubs font beaucoup plus attention sur le montant des transferts. Si un joueur est estimé à 5 millions d’euros, le club qui est intéressé va tenter de faire baisser le prix de 20 à 30 %. Le fair-play financier (mesure imposée par l’UEFA  qui entrera en vigueur en 2013, contraindra les clubs européens à plus de discipline, sous peine d’être sanctionnés, NDLR) oblige les clubs à être plus stricts.» Et le marché africain, longtemps considéré comme plus abordable financièrement, n’est plus aussi tendance que par le passé. « Les clubs européens sont assez bien informés pour repérer un jeune joueur en Afrique, et le faire venir dans leur centre de formation. Cela leur coûtera beaucoup moins cher que par le passé. » Les affaires faciles, les transferts faramineux et les salaires princiers existent encore. Mais ils se sont raréfiés…

 

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