RDC : la rébellion poursuit son offensive et annonce qu’elle va se « retirer » des localités prises à l’Est

Les mutins du M23 se sont emparés dimanche 8 juillet des localités de Rusthuru, Rubare, Kako, Kalengera et Katale dans l’est de la République démocratique du Congo, se rapprochant inexorablement de Goma. Le chef de la rébellion, le colonel Sultani Makenga a dans le même temps annoncé vouloir se replier sur Bunagana et laisser ces villes « à la Monusco (Mission de l’ONU) et à la police nationale ».  

Des soldats du M23 en juin 2012 en RDC. © AFP

Des soldats du M23 en juin 2012 en RDC. © AFP

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Publié le 9 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

Rusthuru, Rubare, Kako, Kalengera et Katale. Les villes menant à Goma tombent l’une après l’autre. 48 heures après avoir conquis Bunagana, poste-frontière avec l’Ouganda, les mutins du Mouvement du 23 mars ont poursuivi dimanche 8 juillet leur offensive dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) prenant Rutshuru et d’autres localités de la province du Nord-Kivu. Les mutins ont aussi annoncé s’être emparés de Ntamugenga, une petite localité à l’est de Rubare.

Samedi soir, « les FARDC sont venues dans notre position de Mbuzi. Nous avons décidé de les poursuivre », a déclaré lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23. Des blindés de la Monusco se sont retirés de Rutshuru et se sont repliés vers leur base de Kiwanja, à 5 km au nord. La plupart des habitants avaient fui la veille et s’étaient réfugiés dans un camp de déplacés attenant à la base onusienne, a constaté l’AFP.

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À moins de 60 km de Goma

À partir de Rusthuru, les localités de Rubare, Kako, Kalengera et Katale se suivent sur une vingtaine de km vers le sud sur la route qui mène à Goma, la capitale du Nord-Kivu, située à environ 60 km de Rusthuru.

Mais alors que Goma lui tend les bras, le chef du M23, le colonel Sultani Makenga, ancien numéro 3 du CNDP, a déclaré en fin de journée que ses troupes allaient se retirer de ces villes, sans toutefois donner de date ni d’échéance. Le M23 restera en revanche à Bunagana, a-t-il précisé. « Nous allons nous retirer (des villes prises dimanche) et les laisser à la Monusco (Mission de l’ONU) et à la police nationale (…) Mais nous allons garder Bunagana parce que nous devons éloigner nos ennemis de nos positions », a déclaré à Bunagana le colonel Makenga, en uniforme de l’armée congolaise, portant un képi et un pistolet à la hanche, et entouré de nombreux gardes armés.

« C’est le gouvernement de Kinshasa qui détermine s’il veut la paix, s’il veut cesser de nous combattre. S’ils veulent la guerre, ils continueront à nous attaquer et nous les poursuivrons », a-t-il ajouté. « Nos principales revendications le gouvernement les connaît : le retour des réfugiés congolais qui sont au Rwanda, une bonne démocratie, et nos grades militaires doivent être confirmés… », a affirmé le colonel Makenga.

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Radiation de l’armée

Ce dernier dément être aux côtés du général Bosco Ntaganda, ex-chef d’état-major du CNDP, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), et accusé par le gouvernement de Kinshasa d’être à la tête de la mutinerie. Ce que conteste le rapport des experts de l’ONU.

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Samedi soir, les deux hommes, avec d’autres officiers du M23, ont été radiés de l’armée par un Conseil supérieur de la défense, présidé par le chef de l’État Joseph Kabila avec ordre de les rechercher pour les juger.

(Avec AFP)

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