Congo : décès de Charles Ganao, ancien Premier ministre de Lissouba

Le fondateur de l’Union des forces démocratiques (UFD) et ancien Premier ministre de Pascal Lissouba, Charles David Ganao, est décédé à Paris. Il avait 85 ans.

Charles David Ganao avait reçu la Grand-Croix de l’ordre congolais du Mérite en 2010. © D.R.

Charles David Ganao avait reçu la Grand-Croix de l’ordre congolais du Mérite en 2010. © D.R.

Publié le 6 juillet 2012 Lecture : 1 minute.

Charles David Ganao, le « ngantsé » (patriarche en langue téké) n’est plus. Il s’est éteint à Paris dans la nuit du 5 au 6 juillet. Né en 1928 à Djambala, le chef-lieu du département des Plateaux, d’une famille de « préfet », sorte de ministre plénipotentionaire du royaume téké, il appartenait à l’aristocratie de son peuple. Cet ancien instituteur et inspecteur de l’enseignement primaire s’est illustré très tôt dans la diplomatie, d’abord comme ambassadeur du Congo aux Etats-Unis et à l’ONU puis comme Ministre des Affaires étrangères, entre 1963 et 1974.

Après avoir été fonctionnaire des Nations Unies, en poste à Vienne, il participe activement à la Conférence nationale souveraine de 1991 et fonde l’Union des forces démocratiques (UFD). Élu député à Djambala, il est nommé Premier ministre en 1996 par le président Pascal Lissouba, pour lequel il avait appelé à voter au second tour de la présidentielle de 1992. La chute de Lissouba en octobre 1997 l’amène à s’exiler au Gabon où il est recueilli par feu Omar Bongo. Il rentre au pays en 2005, mais restera  en retrait de la scène politique jusqu’à sa mort.

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Tolérance

De Ganao, les Congolais ont généralement gardé un très bon souvenir. « C’était un véritable homme d’État, qui s’est distingué par sa tolérance, son côté fédérateur et sa recherche perpétuelle du consensus ». Certains prétendent que si Lissouba l’avait écouté, il n’y aurait jamais eu de conflit.

On lui reconnaît également d’avoir su faire la synthèse entre la gestion de l’État moderne et les valeurs culturelles téké auxquelles il était très attaché. « Au village, il était comme un poisson dans l’eau. Il aimait manger bio, principalement des produits du terroir et s’entourer des symboles de sa culture », affirme Jacques, l’un de ses proches. Ses qualités ont valu à celui qui fut le témoin de mariage de l’actuel couple présidentiel d’être « respecté par tous bien au-delà du peuple téké ». Marié à une Congolaise puis à une Américaine, il a eu de nombreux enfants.

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