Choléra au Nord-Mali : 2 morts et 28 malades recensés à Gao

Le calvaire continue pour les habitants de Gao. Sous la coupe des groupes armés islamistes depuis plus de trois mois, ils doivent maintenant faire face à un début d’épidémie de choléra. Deux personnes sont mortes et 28 malades ont été recensés en deux jours, selon les propos recueillis auprès de sources concordantes le 4 juillet.

Des jeunes dans les rues de Gao, le 27 juin. © AFP

Des jeunes dans les rues de Gao, le 27 juin. © AFP

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Publié le 5 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

Les premiers cas de choléra ont été recensés mercredi au Nord-Mali « à Wabaria, dans la commune de Gounzouray (périphérie sud-ouest de Gao) », sur le fleuve Niger, a affirmé Ibrahima Maïga, un responsable de la santé à l’hôpital de Gao, joint depuis Bamako. « Hier (mardi), nous avons recensé 27 cas de choléra, dont deux décès. Ce (mercredi) matin, on a reçu un seul cas », a-t-il précisé, indiquant que les malades étaient pris en charge avec l’aide d’organisations humanitaires présentes dans la ville.

« Nous avons envoyé quelqu’un à Wabaria aujourd’hui pour voir les cas de choléra » et évaluer les besoins, a déclaré Almahdi Cissé, président de l’ONG « Cri de coeur pour le Nord », qui intervient au plan humanitaire dans cette région, confirmant la présence du choléra à Gao.

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Maîtres de la ville après avoir chassé le MNLA, les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ont exhorté les populations à ne pas utiliser l’eau du fleuve pour éviter une propagation du choléra, a déclaré Yacouba Ag Namoye, un jeune de Gao. Les islamistes « ont aussi placé des gens au niveau des berges (du fleuve) pour empêcher les enfants de se baigner dans l’eau et de la boire », a précisé cet habitant.

(Avec AFP)

"Il n’y a plus de médiation possible"

De nouvelles manifestations ont eu lieu jeudi 5 juillet à Bamako. Près d’un millier de personnes se sont rassemblées dans le Centre international de conférences de Bamako, à l’appel du Groupement des leaders musulmans du Mali, qui réunit plusieurs associations musulmanes du pays.

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« Non à l’islam importé, oui à l’islam de nos grands parents », pouvait-on lire sur une banderole déployée devant le Centre où se tenait la réunion en présence du président du Haut conseil islamique du Mali, Mahmoud Dicko. « Tous les leaders (religieux) se sont donnés la main pour protester contre la profanation de mausolées de Tombouctou. Les auteurs de ces actes ne sont même pas des musulmans », a déclaré à l’AFP Jules Sambou Cissoko, président de « To’isatoul qadriya et soufi », une des associations présentes.

« Ceux qui ont fait ça n’ont aucune notion de l’islam. Tombouctou (…) a été fondée sur un islam pur, respectueux des hommes, de tous les hommes », a de son côté indiqué Cheik Alpha Dahar Kounta, chef de la « Qadriya zawi al kounti », autre association musulmane. Pour Mohamed Macki Ba, président de l’Union des jeunes musulmans du Mali, « il n’y a plus de médiation possible » avec les groupes islamistes.

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