Tunisie : réforme des médias au point mort, le gouvernement accusé de censure

L’Instance tunisienne indépendante chargée de réformer l’information et la communication (Inric) a décidé, unilatéralement, de stopper ses travaux, mercredi 4 juillet. Kamel Labidi, directeur de l’organisation, a dénoncé l’inaction du gouvernement et les recours à la censure.

L’Inric a dénoncé la censure du gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahda. © AFP

L’Inric a dénoncé la censure du gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahda. © AFP

Publié le 4 juillet 2012 Lecture : 1 minute.

« L’Instance ne voit pas l’utilité de continuer son travail et annonce qu’elle met fin à son travail ». C’est en ces termes que Kamel Labidi, qui dirige l’Instance indépendante chargée de réformer l’information et la communication en Tunisie (Inric), a annoncé l’interruption des travaux de son organisation, mercredi 4 juillet, faute de pouvoir remplir sa mission.

Immobilisme

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L’Inric a dénoncé « la gravité de la situation dans le domaine de l’information » et accusé « le gouvernement de recourir à des moyens de censure et de désinformation ».

Kamel Labidi a expliqué qu’aucune mesure concrète pour réformer le secteur des médias n’avaient été prise et que les islamistes du parti Ennahdha, majoritaires au gouvernement, n’avaient pas tenu compte des rapports et recommandations de l’Inric pour lutter contre la destruction systématique des médias.

À plusieurs reprises, l’Inric avait déjà dénoncé l’immobilisme du gouvernement à mettre en place des réformes pour garantir l’indépendance des médias en Tunisie.

L’organisation dirigé par le journaliste de retour d’exil, Kamel Labidi, avait pour but de réformer le secteur des médias en application des décrets 115 et 116 sensés garantir la protection des journalistes et jeter les bases d’un cadre régulateur pour les nouveaux médias audiovisuels.

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Scandales à répétition

Cette décision fait écho aux propos de Reporters sans frontières (RSF), qui avait accusé, mardi 2 juillet, le gouvernement tunisien de chercher à contrôler les médias publics.

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Le secteur médiatique tunisien est depuis plusieurs mois le théâtre de scandales à répétition, le gouvernement ayant nommé neufs nouveaux directeurs à la tête de radios publiques, et limogé Sadok Bouaben, directeur d’al-Watanya, après que sa chaîne ait invité Abir Moussa, une ex-secrétaire générale adjointe du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), parti du président déchu, Zine el Abidine Ben Ali.

(Avec AFP)

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