Aéroport de Nairobi : les conséquences économiques de l’incendie

Ravagé par les flammes mercredi 7 août au matin, l’aéroport international de la capitale kényane s’est partiellement remis à fonctionner jeudi soir à minuit. Tandis que des experts kényans et américains s’évertuent à éclaircir les causes du sinistre, le pays s’inquiète de ses conséquences sur l’économie nationale.

Certains employés de la sécurité sont accusés par les médias locaux d’avoir profité de l’incendie pour piller l’aéroport. © AFP

Certains employés de la sécurité sont accusés par les médias locaux d’avoir profité de l’incendie pour piller l’aéroport. © AFP

Publié le 9 août 2013 Lecture : 3 minutes.

Mercredi matin, vers 5 heures (02h00 GMT), un gigantesque incendie s’est déclaré à l’aéroport international de Nairobi Jomo Kenyatta (JKIA) détruisant totalement le terminal principal. Tous les vols censés atterrir dans la capitale kényane ont dû être annulés ou déroutés vers d’autres villes comme Mombasa, la deuxième ville du pays.

Si les vols intérieurs ont pu reprendre dans la soirée de mercredi, les vols internationaux devraient pouvoir atterrir à partir de minuit vendredi selon Michael Kamau, le secrétaire aux Transports, cité par KTN, une chaîne de télévision kényane.

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L’hypothèse terroriste exclue par les enquêteurs

Simple coïncidence ou acte de terrorisme ? La date du désastre – le jour du quinzième anniversaire des attentats visant les ambassades de Nairobi et de Dar es Salaam, la capitale commerciale du voisin tanzanien – a donné lieu à toutes sortes de spéculations dans les médias locaux. Pour l’heure, les enquêteurs ont indiqué qu’il était trop tôt pour connaître les causes de l’incendie mais ont d’ores et déjà exclu l’hypothèse terroriste.

Des experts militaires américains ont notamment été envoyés sur place et une section locale du FBI se charge d’enquêter.

Le président américain, Barack Obama, a appelé son homologue kényan, Uhuru Kenyatta, mercredi, afin de lui proposer l’aide de son pays. Des experts militaires américains ont notamment été envoyés sur place et une section locale du FBI se charge d’enquêter sur l’origine du désastre.

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Des seaux remplis d’eau pour combattre les flammes

Dès mercredi, les médias kenyans critiquaient les retards et la mauvaise organisation des autorités dans l’extinction de l’incendie. Ellen Vermeulen, une travailleuse humanitaire qui s’apprêtait à embarquer dans un avion pour Mombasa, citée par le quotidien britannique Financial Times, s’étonne par exemple de la lenteur et du manque d’efficacité des soldats du feu : « Ils ont mis 30 minutes pour venir avec un seul camion et n’avaient même pas d’eau. »

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Certaines photographies parues dans la presse nationale montrent des responsables de la sécurité qui tentent d’éteindre l’incendie avec des seaux en plastique remplis d’eau. Selon certaines sources, d’autres essayaient de combattre les flammes à l’aide d’extincteurs portatifs. Plus grave, certains employés de la sécurité sont accusés par les médias locaux d’avoir profité de l’incendie pour piller l’aéroport.

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Des craintes pour l’économie kényane

L’aéroport international JKIA est un lieu stratégique pour l’économie kenyane. En effet, il permet d’exporter haricots et fleurs vers les marchés européens ; l’horticulture représente 1 milliard de dollars de revenus pour le pays.

Même si les autorités n’ont pas encore communiqué d’estimations sur les pertes liées à la fermeture du terminal international, les conséquences sur le tourisme – l’une des trois activités les plus rentables pour le pays – pourraient aussi affecter l’économie kenyane. « Nous avons connu de grosses pertes liées à la fermeture de l’aéroport » affirme Ben Ngunga, tour manager d’Abercrombie & Kent Tours à Nairobi cité par le quotidien américain Los Angeles Times. « Si la situation n’est pas réglée dans les plus brefs délais, notre compagnie va perdre beaucoup d’argent, mais ce sera surtout de grandes pertes pour l’économie du pays tout entier », a-t-il ajouté.

L’Aéroport de Nairobi a été construit à la fin des années 1970 pour contenir 2500 passagers, mais il en accueille aujourd’hui deux fois plus. Un quatrième terminal ainsi qu’une seconde piste d’atterrissage sont prévus dans le cadre d’un projet d’expansion de plusieurs millions de dollars pour lequel les travaux ont déjà commencé.

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