Crise au Mali : Ansar Eddine accepte la médiation du Burkina Faso
Le groupe islamiste Ansar Eddine a déclaré lundi 18 juin être prêt à s’asseoir à la table des négociations sur la crise malienne. La médiation, conduite par le Burkina-Faso, lui demande de rompre ses relations avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
C’est un petit progrès diplomatique. Ansar Eddine, qui contrôle avec d’autres mouvements armés le nord du Mali, s’est dit lundi prêt à négocier avec la médiation conduite par le président burkinabè Blaise Compaoré. De leur côté, les médiateurs ont exigé que le groupe islamiste rompe ses relations avec les « terroristes » d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
« Nous acceptons la médiation du Burkina Faso, nous empruntons la voie de cette négociation », a affirmé devant la presse Cheick Ag Wissa, porte-parole d’une délégation d’Ansar Eddine.
Il s’exprimait à l’issue du premier entretien entre Ansar Eddine et le président Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), au palais présidentiel à Ouagadougou.
« La délégation d’Ansar Eddine a manifesté sa disponibilité à s’engager dans la voie de recherche (d’une) solution politique négociée à cette crise, sous la médiation » de Blaise Compaoré, a confirmé le ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé. Mais le ministre a estimé que le groupe islamiste, qui veut imposer la charia (loi islamique) dans tout le Mali avec son allié jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), doit « clarifier (ses) positions ».
Le MNLA aussi "disponible" pour des négociations
Il faut que ce groupe « inscrive son action dans la revendication touarègue, (…) bien sûr à l’exclusion de toute alliance opérationnelle avec des groupes terroristes », a souligné Djibrill Bassolé. « Nous avons aujourd’hui le devoir de clarifier les choses. En tout état de cause, nous avons le devoir de nous acheminer tous ensemble vers une solution globale négociée de paix », a-t-il insisté.
Blaise Compaoré avait rencontré le 9 juin une délégation de rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui s’était aussi déclarée « disponible » pour des négociations de paix.
Dans la foulée d’un putsch le 22 mars à Bamako, l’immense région désertique du nord du Mali est tombée aux mains du MNLA et surtout d’Ansar Eddine et d’Aqmi, mouvance jihadiste qui commet des rapts, en particulier d’Occidentaux, dans le Sahel.
(Avec AFP)
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