Togo : manifestations de masse contre Faure Gnassingbé

C’est une première depuis 2005 et l’arrivée au pouvoir de Faure Gnassingbé. Des milliers d’opposants politiques et de la société civile ont manifesté à Lomé mardi et mercredi, pour réclamer notamment le retrait de la réforme électorale votée par le Parlement le 25 mai. D’autres journées de mobilisation sont annoncées.

Les manifestants étaient innombrables à Lomé, les 12 et 13 juin. © Jean-Claude Abalo, pour J.A.

Les manifestants étaient innombrables à Lomé, les 12 et 13 juin. © Jean-Claude Abalo, pour J.A.

Publié le 13 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 14/06.

Deux jours d’émeute à Lomé suite à l’appel à manifester du collectif « Sauvons le Togo ». Mardi, des manifestants ont pris d’assaut Dékon, un grand centre commercial de la capitale, où ils ont passé la nuit. Ils ont été surpris mercredi matin par une pluie de grenades lacrymogène envoyées pas la police. Des échauffourées ont alors éclaté, s’étendant à plusieurs quartiers de la capitale.

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Selon un bilan du Collectif « Sauvons le Togo », 119 personnes ont été blessées dans les heurts de mardi et mercredi, 56 gravement et 78 personnes ont été interpellées. Pour le ministre de la Sécurité, le Colonel Gnama Latta, 22 policiers ont été blessés, seules 13 personnes interpellées et trois véhicules cassés.

Le gouvernement reste "ouvert au dialogue"

« La violence et le vandalisme ne sauraient constituer des moyens de pression. On n’a jamais assez de dialogue. Certains processus aboutissent, d’autres non, a réagi jeudi Pascal Bodjona, le ministre de l’Administration territoriale. Ce que je veux dire aujourd’hui c’est que le gouvernement reste ouvert au dialogue et tout à fait disponible. »

Le collectif « Sauvons le Togo » est un regroupement de partis de l’opposition et d’organisations de la société civile qui réclament le retrait de la réforme du code électoral et du découpage électoral voté à la fin de mai par le Parlement togolais, notamment en prévision des élections législatives et municipales d’octobre prochain. Ses membres réclament en particulier un mode de scrutin présidentiel à deux tours. En outre, ils demandent la mise en œuvre des recommandations du rapport de la Commission nationale des droits de l’homme relatif à la torture.

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Nouvelles manifestations prévues

Les manifestations auraient rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Des chiffres invérifiables, mais une chose est sûre : depuis 2005, après l’élection controversée de Faure Gnassingbé, c’est la première fois que la population répond massivement à l’appel de l’opposition à sortir dans la rue.

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« C’est un signal envoyé au gouvernement. Faure Gnassingbé et ses amis doivent comprendre que le peuple en a marre. Ils doivent partir », se déchaîne Me Zeus Ajavon, coordinateur du collectif. Mercredi, le mouvement a conclu la journée de mobilisation en lançant pour les deux jours suivants une opération de désobéissance civile baptisée « Togo mort ». Les manifestants annoncent également la tenue d’une nouvelle marche suivie de trois journées de sit-in les 20, 21 et 22 juin.

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Par Jean-Claude Abalo, à Lomé

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