Burkina Faso : les députés accordent une amnistie à Blaise Compaoré

La loi d’amnistie votée par les députés burkinabè concerne également les anciens chefs de l’État encore en vie.

Le président burkinabè Blaise Compaoré, le 2 mai 2012 à Ouagadougou. © AFP

Le président burkinabè Blaise Compaoré, le 2 mai 2012 à Ouagadougou. © AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 12 juin 2012 Lecture : 1 minute.

Les députés burkinabè ont accordé lundi 11 juin une amnistie aux anciens présidents et à l’actuel chef de l’État, Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir par un putsch en 1987. Cette amnistie vise les anciens chefs d’État depuis l’indépendance du pays en « 1960 jusqu’à l’adoption de la présente loi constitutionnelle ».

Elle concernera les anciens présidents encore en vie, Saye Zerbo (1980-82) et Jean-Baptistes Ouédraogo (1982-83), arrivés au pouvoir par des coups d’État, tout comme Blaise Compaoré, 60 ans, à la tête du pays depuis son putsch de 1987 contre le « père de la révolution », Thomas Sankara.

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Les députés ont également voté une révision constitutionnelle instituant un Sénat, qui sera mis en place en 2013 et jouera « un rôle de modérateur », selon le ministre de l’Administration territoriale, Jérôme Bougouma.

"Aider Compaoré à se maintenir au pouvoir"

De nombreuses autres dispositions ont aussi été adoptées. L’une d’entre elles fixe l’âge minimum à 35 ans et l’âge maximum à 75 ans pour les candidats à la présidentielle. L’opposition a pour sa part boycotté le vote, estimant que ces réformes visent « essentiellement à aider le président Blaise Compaoré à se maintenir au pouvoir ».

Le contenu de la révision constitutionnelle avait été décidé fin 2011 par un Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP). Le CCRP avait été mis en place par Blaise Compaoré quelques mois après une grave crise, marquée par des mutineries et des manifestations populaires, qui avait ébranlé son régime.

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Les membres du comité boycotté par les principaux partis d’opposition, les grandes organisations de la société civile et les centrales syndicales – ne s’étaient toutefois pas accordés sur une révision de la Constitution qui permettrait au président Compaoré de briguer un nouveau mandat en 2015. Cette idée, soutenue par son parti, est ardemment combattue par ses opposants et de larges pans de la société civile.

(Avec AFP)

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