Nord-Mali : l’UA s’apprête à solliciter l’ONU pour une intervention militaire
L’Union africaine va saisir l’ONU pour obtenir son « appui » à une intervention militaire dans le nord du Mali. La région est contrôlée depuis plus de deux mois par des groupes armés, en partie islamistes.
Lors d’une réunion sur le Mali tenue jeudi 7 juin à Abidjan, en Côte d’Ivoire, des responsables africains et onusiens ont affirmé leur « volonté d’oeuvrer à la mobilisation rapide d’un appui adéquat des Nations unies », qui passerait par « une requête formelle » de l’Union africaine (UA) fixant le « mandat précis » d’une opération militaire destinée à rétablir l’intégrité territoriale du Mali.
Le Nord-Mali est tombé fin mars aux mains de rebelles touaregs et d’islamistes armés, parmi lesquels figurent des combattants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La partition du pays est lourde de menaces pour la région, Aqmi se livrant ponctuellement à des attaques et enlèvements depuis plusieurs années dans le Sahel.
Les représentants de l’ONU, de l’UA et de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) réunis à Abidjan ont « reconnu la nécessité de mobiliser tous les moyens appropriés, y compris militaires », pour aider l’État malien à restructurer son armée et « appuyer les efforts visant à restaurer dans les plus brefs délais possibles son autorité sur le nord du pays ».
Djihadistes "afghans et pakistanais"
D’après le texte publié à l’issue de la réunion, il s’agit aussi d’aider le Mali à « combattre les groupes terroristes », « criminels » ou autres « dont l’action remet en cause la stabilité et la sécurité du Mali et de la région ».
Alors que le Mali s’enfonce dans la crise et que la médiation de la Cedeao piétine, le chef de l’État béninois et président en exercice de l’UA, Thomas Boni Yayi, a lancé le 30 mai l’idée d’une saisine du Conseil de sécurité de l’ONU, en vue de créer une « force » d’intervention africaine au Mali.
« Notre préoccupation, c’est que le Sahel ne se transforme pas en un nouvel Afghanistan », a pour sa part expliqué le président nigérien Mahamadou Issoufou, lors d’un entretien à la chaîne France 24. Il a en outre affirmé que des Djihadistes « afghans et pakistanais » étaient présents dans le Nord malien comme « formateurs » dans des camps d’entraînement.
L’ONU, l’UA et la Cedeao ont aussi « exigé » que l’ex-junte malienne installée après le putsch du 22 mars « soit immédiatement dissoute et se retire complètement de la gestion de la transition ». Les putschistes, qui ont renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT) à Bamako, se sont officiellement retirés en vertu d’un accord conclu le 20 mai avec la Cedeao. Ils restent néanmoins très présents sur la scène politique face au président intérimaire Dioncounda Traoré et au gouvernement mis en place pour une transition d’un an.
(Avec AFP)
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