Moines de Tibehirine: vers la levée du secret-défense ?

Un avis favorable à la déclassification de 105 documents a été rendue par la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) en France, après la demande du juge d’instruction Marc Trévidic. Ses avis sont généralement suivis.

Publié le 20 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a proposé une large déclassification de documents des ministères français de la Défense, des Affaires étrangères et de l’Intérieur sur la mort des moines de Tibehirine (Algérie) dans trois avis parus vendredi au JO.

La commission, dont les avis ont toujours été suivis dans leur quasi totalité par les autorités concernées (Elysée, Matignon, ministères), a émis un avis favorable à la déclassification de 105 documents "confidentiel défense" ou "secret défense" sur un total de 109 documents soumis à son examen par ces trois ministères concernés.

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Le rapport qui met en doute la version officielle

Elle s’était réunie le 5 novembre pour examiner ces 109 documents à la suite d’une demande de levée du secret de la défense faite par le juge d’instruction antiterroriste Marc Trévidic, chargé de l’enquête sur la mort des sept moines de Tibehirine en 1996.

Le juge avait fait cette demande il y a trois mois dans des lettres adressées respectivement à Hervé Morin (Défense), Bernard Kouchner (Affaires étrangères) et Brice Hortefeux (Intérieur). Elle visait notamment un rapport de l’attaché de Défense français à Alger à l’époque des faits, le général François Buchwalter aujourd’hui à la retraite.

Selon lui, les moines auraient été tués peu après leur enlèvement par des tirs venant d’hélicoptères militaires, et non par des jihadistes qui avaient revendiqué leur rapt.

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Les avis de la CCSDN ne précisent jamais le contenu des documents classifiés soumis à son examen.

Dès le 9 novembre, le ministère des Affaires étrangères a transmis 26 documents déclassifiés (notes au télégrammes diplomatiques) au juge d’instruction. Selon une source proche du dossier, aucun de ces 26 documents ne concerne le rapport du général Buchwalter.

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Jeudi soir, précise-t-on de même source, les ministères de la Défense et de l’Intérieur n’avaient adressé aucun document au juge.

Les sept moines français avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé Notre-Dame de l’Atlas, au sud d’Alger, ceinturé de maquis contrôlés par les groupes armés islamistes et où les tueries étaient alors fréquentes. Leurs têtes avaient été retrouvées, deux mois plus tard, le 4 juin.

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