Madagascar: premiers pourparlers entre les rivaux Ravalomanana et Rajoelina

Les rivaux malgaches Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana ont entamé des discussions mercredi à Maputo, pour la première fois depuis que le premier a évincé le second du pouvoir à Madagascar, en pleine crise depuis janvier.

Publié le 5 août 2009 Lecture : 2 minutes.

En terrain neutre et sous l’égide d’une médiation internationale menée par l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, ces pourparlers réunissent aussi deux ex-présidents malgaches, Didier Ratsiraka et Albert Zafy.

Les quatre hommes, qui représentent les principales mouvances politiques de Madagascar, ont jusqu’à samedi pour trouver un terrain d’entente et peut-être une issue à la crise malgache.

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« L’Afrique et le monde entier ont les yeux tournés vers nous », a prévenu Chissano, à l’ouverture de la réunion dans la capitale mozambicaine.

« Avec votre ferveur patriotique, je suis certain que vous pourrez, avec notre aide, rapprocher vos points de vue », a-t-il ajouté.

A la demande de Ratsiraka, les dirigeants malgaches présents ont ensuite entonné l’hymne national, avant une photo de groupe.

L’ambiance entre Rajoelina et Ravalomanana semblait glaciale: les deux chefs ont évité de croiser leur regard et ne se sont pas serré la main, a constaté une journaliste de l’AFP.

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En revanche, Ravalomanana a échangé une poignée de mains avec son rival Ratsiraka, à qui il avait succédé en 2002 après des affrontements violents entre leurs partisans.

Les pourparlers à huis clos ont ensuite débuté dans une salle où une banderole proclamait « Vive le dialogue pour la paix et la réconciliation à Madagascar ». Ils ont été suspendus au bout d’environ deux heures pour dîner, et devaient reprendre jeudi.

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« C’est une réunion historique », a estimé l’émissaire de l’ONU pour Madagascar, Tiébilé Dramé.

A la suspension de la réunion, Ravalomanana, exilé en Afrique du Sud depuis son départ forcé du pouvoir en mars, s’est déclaré « content ». « Je n’ai pas encore de mot à dire (sur le contenu des discussions) parce que c’est trop tôt », a-t-il cependant ajouté.

« On n’a pas les mêmes idées, mais il faut, dans l’intérêt supérieur de la nation, (. . . ) de la flexibilité (. . . ) pour que le peuple malgache retrouve la paix », a souligné Rajoelina.

Madagascar est plongé depuis janvier dans une crise politique majeure marquée par le bras de fer entre Rajoelina et Ravalomanana.

A l’issue de manifestations ayant causé la mort de plus d’une centaine de personnes, Ravalomanana avait remis le 17 mars ses pouvoirs à un directoire militaire qui les avait immédiatement transférés à Rajoelina.

Jusqu’à présent, toutes les tentatives de négociations entre délégués des quatre mouvances ont achoppé sur la « charte de transition » destinée à mener Madagascar à de nouvelles élections. La reprise des pourparlers à Maputo, cette fois au sommet, vise à débloquer les points en suspens.

« Il y a la question du principe d’une transition pacifique pouvant garantir la stabilité de Madagascar, il y a la question de l’amnistie, il y a la question de qui va diriger la transition, la question d’un gouvernement de consensus où toutes les sensibilités politiques malgaches sont représentées et la question du retour du président Ravalomanana », a expliqué Dramé.

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