Un légionnaire français abat trois soldats et un civil

Un légionnaire français a abattu lundi trois soldats au Tchad, avant de prendre la fuite. D’importants moyens ont été mis en place pour retrouver le meurtrier, qui a tué un paysan dans sa cavale.

Publié le 8 avril 2009 Lecture : 3 minutes.

Un légionnaire français forcené a tué trois soldats au Tchad -deux camarades légionnaires et un Togolais- mardi après-midi, puis a abattu un paysan tchadien dans sa fuite près d’Abéché (est), a appris l’AFP auprès de sources françaises et tchadiennes.

Le forcené, un légionnaire de deuxième classe, était toujours en fuite à 20h30 locales (19H30 GMT), selon une porte-parole à N’Djamena de l’Eufor, la force européenne déployée pendant un an au Tchad et en Centrafrique.

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"Le forcené, un homme du rang (soldat), a ouvert le feu, vraisemblablement avec son arme de service, vers 14H00 locales", a indiqué le commandant Prazuck de l’état-major des armées françaises à Paris. "Des coups de feu ont été entendus sur le camp puis les deux légionnaires tués ont été retrouvés avant que le corps du militaire togolais qui était en faction un peu plus loin soit découvert à son tour", a-t-il poursuivi.

Un paysan tué pour son cheval

Vers 18h00 locales, le forcené a ensuite tué un paysan dans sa cavale dans la campagne environnante au nord d’Abéché. "Le forcené a abattu un paysan à cheval. Le soldat voulait arracher le cheval mais le paysan a résisté et le soldat français a tiré sur lui", a affirmé à l’AFP une autorité locale sous couvert de l’anonymat.

Dans la soirée, le ministre français de la Défense Hervé Morin a indiqué que le légionnaire avait "vraisemblablement été pris d’un accès de folie", ajoutant que son ministère "(mettrait) tout en œuvre pour élucider les causes de cet incident intolérable".

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M. Morin a adressé "aux familles des militaires victimes de ce drame ses condoléances attristées et (assuré) toute sa confiance à leurs camarades du 2e régiment étranger d’infanterie et aux forces armées togolaises".

Le forcené et les deux autres légionnaires, tous trois membres du 2e régiment étranger d’infanterie de Nîmes (sud), étaient stationnés au Camp des étoiles, le grand camp de l’Eufor construit près de l’aéroport d’Abéché, a précisé à l’AFP le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck. Quant au militaire togolais, il était membre de la Minurcat 2, l’opération de l’ONU qui a pris la succession de l’Eufor le 15 mars.

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"Important dispositif" pour rechercher le soldat

Un "important dispositif" était déployé pour ratisser le secteur et arrêter le soldat, a précisé l’autorité locale. "Tout a été mis (sur le terrain): gendarmerie, armée, police, Minurcat", a-t-elle précisé, ajoutant que le forcené "était toujours armé". Selon le commandant Prazuck, des gendarmes français, les autorités tchadiennes et les militaires de l’Eufor Tchad/RCA participent aux recherches. L’armée française a déployé des hélicoptères dans la zone.

L’Eufor avait pour mandat principal de protéger les réfugiés du Darfour ainsi que les déplacés internes tchadiens et centrafricains, soit plus de 450. 000 personnes. Après avoir été déployée un an, elle a passé à la mi-mars le flambeau à la Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (Minurcat), qui doit compter jusqu’à 5. 200 hommes.

La France avait déployé 1. 650 militaires français sous les couleurs de l’Union européenne, dont 850 doivent être prochainement désengagés et 800 sont passés sous la direction des casques bleus.

Un sous-officier français de l’Eufor avait trouvé la mort le 3 mars 2008 dans un accrochage en territoire soudanais où il s’était apparemment égaré avec une patrouille.

La France compte par ailleurs 1. 100 soldats stationnés au Tchad dans le cadre du dispositif Epervier, opération française lancée en 1986 au titre d’un accord bilatéral.

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