Le « Tanit » était « prévenu » des risques de piraterie
Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé mardi que l’équipage du voilier « Tanit » avait été mis en garde « à plusieurs reprises » contre le risque de piraterie au large des côtes somaliennes. Le bateau de plaisance a été intercepté samedi par des pirates, qui ont été « localisés ».
L’équipage du voilier français attaqué samedi par des pirates au large de la Somalie avait été averti des risques encourus dans la région, a déclaré mardi le ministère des Affaires étrangères, en jugeant "peu compréhensible" que ces recommandations n’aient pas été entendues.
"L’équipage avait été prévenu à plusieurs reprises par les autorités françaises du risque présenté par faire de la plaisance, et a fortiori sur un petit bateau de plaisance, au large des côtes somaliennes", a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Eric Chevallier, lors d’un point presse.
"Cet équipage avait été prévenu spécifiquement et a été dissuadé à plusieurs reprises. Il est très peu compréhensible que les recommandations de prudence n’aient pas été entendues", a-t-il ajouté.
L’état-major des armées françaises avait auparavant dit que la Marine nationale avait "formellement déconseillé" au voilier "Tanit" de poursuivre sa route vers le Kenya, devant la recrudescence des actes de piraterie dans la région.
"Ce ne sont pas des têtes brûlées"
"Ce ne sont pas des têtes brûlées", a rétorqué mercredi Francis Le Maçon sur Europe 1. Père du skipper du bateau, il a ajouté que les otages "étaient dans une zone qui n’était pas signalée comme excessivement dangereuse", et que son fils a appliqué "à la lettre les instructions des autorités".
Mardi toujours, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a annoncé que les pirates avaient été "localisés". "Oui, ils sont localisés. Ils l’étaient depuis hier", a-t-il déclaré à la radio RTL.
"Je n’ai pas de détails; et si j’en avais, je ne vous les donnerais pas puisqu’une opération anti-piraterie, qui a été initiée par la France, regroupe maintenant un nombre important de pays", a déclaré M. Kouchner.
"On peut constater simplement que (…) ces bateaux sont attaqués très loin des côtes maintenant, extrêmement loin, ce qui évidemment ne simplifie pas la tâche de l’opération européenne Atalante", a-t-il ajouté.
Un enfant et deux couples en otages
L’organisation non gouvernementale Ecoterra International, basée au Kenya, et spécialisée dans la surveillance maritime, avait révélé l’attaque du bateau et précisé qu’elle avait eu lieu "à environ 640 km au large de Ras Hafun dans le nord-est de la Somalie".
Selon des sources françaises proches de l’enquête, le voilier français capturé est le "Tanit", à bord duquel se trouvent un enfant de trois ans et deux couples, dont l’un parti de Vannes (ouest de la France) pour se rendre à Zanzibar.
L’autre couple a embarqué en cours de route. Le voilier, qui mesure 12,5 mètres, était parti fin juillet de Vannes à destination de l’île dans l’océan indien.
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