L’armée rwandaise entre en RDCongo pour chasser les rebelles hutu rwandais
Au moins un bataillon rwandais est entré mardi matin dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) pour le début d’une opération de traque conjointe, avec l’armée congolaise, des rebelles hutu rwandais réfugiés en RDC, selon des sources militaires occidentales.
De 800 à 1. 500 soldats de l’infanterie rwandaise sont arrivés dans la localité congolaise de Kibumba, proche du Rwanda et située à 35 km au nord de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, selon ces sources.
Les gouvernements rwandais et de RDC avaient annoncé le 5 décembre leur intention de combattre ensemble les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), réfugiées dans l’est de RDC depuis la fin du génocide de 1994 au Rwanda contre la minorité tutsi.
Kinshasa a confirmé à l’AFP mardi son accord pour cette action commune.
« Nous avons lancé une invitation à l’armée rwandaise qui est venue avec des officiers de renseignement. C’est ça leur mandat », a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.
« C’est une opération menée par les FARDC (Forces armées de RDC, armée congolaise), appuyées par la Monuc » (Mission des Nations unies en RDC), a précisé le ministre.
L’étau se ressert désormais contre les FDLR, qui comptent dans leurs rangs des auteurs du génocide de 1994 au Rwanda, mais qui sont aussi renforcées par de jeunes Hutu fuyant le régime de Kigali.
Vendredi, une douzaine de commandants dissidents de la rébellion à majorité tutsi du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP), emmenés par le général Bosco Ntaganda, avaient déclaré unilatéralement la « fin de la guerre » contre les FARDC et leur intention de traquer les FDLR aux côtés des armées congolaise et rwandaise.
Plusieurs chefs de la milice pro-gouvernementale Maï-Maï des Patriotes résistants congolais (Pareco) se sont aussi rangés dans le camp anti-FDLR.
L’armée rwandaise a l’intention de se diriger vers Rutshuru (80 km au nord-est de Goma), où se trouverait, selon les sources militaires occidentales, le chef historique du CNDP, le tutsi congolais Laurent Nkunda, qui reste silencieux depuis l’annonce de « la fin de guerre » par ses commandants dissidents.
Les FDLR ont pour leur part affirmé mardi ne pas craindre cette opération conjointe.
« Jusqu’à présent, il n’y a pas encore eu d’affrontements avec nos hommes, surtout que nous n’avons pas de troupes dans la localité de Kibumba », a indiqué à l’AFP le président des FDLR, Ignace Murwanashyaka, joint par téléphone en Allemagne.
« Une coalition pour une cause injuste ne peut atteindre ses objectifs. Nous n’avons pas peur », a maintenu le président des FDLR, estimés à environ 6. 000 par la Monuc.
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