Libye : l’aéroport de Tripoli libéré après l’assaut d’une milice

L’aéroport de Tripoli a rouvert mardi 5 juin après que les autorités libyennes en aient repris le contrôle la veille au soir. Des ex-rebelles qui souhaitaient dénoncer le mystérieux enlèvement de leur chef avaient bloqué le trafic aérien pendant quelques heures.

Les forces du gouvernement libyen arrivent à l’aéroport de Tripoli, le 4 juin 2012. © AFP

Les forces du gouvernement libyen arrivent à l’aéroport de Tripoli, le 4 juin 2012. © AFP

Publié le 5 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

L’aéroport de Tripoli a enfin été libéré lundi soir. Mais pour des raisons techniques, il doit rester encore fermé au trafic durant 24 heures, ont précisé les autorités libyennes.

Dans l’après-midi de lundi, des dizaines d’hommes armés de la brigade Al-Awfya, originaire de la ville de Tarhouna, à une soixantaine de kilomètre du sud-est de Tripoli, étaient entrés sur le tarmac de l’aéroport à bord de véhicules militaires et au moins un char, empêchant ainsi tout avion d’atterrir ou de décoller.

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« Des voitures avec des canons anti-aériens et des hommes armés entouraient les avions et les empêchaient de bouger », certains rebelles allant jusqu’à « faire descendre les voyageurs ayant déjà embarqué » a indiqué à l’AFP une source aéroportuaire.

Des informations confirmées par Ahmed Losta. « Des membres de la brigade sont entrés dans l’avion, ils étaient armés et ils nous ont forcés à quitter l’appareil », explique ce résident de Tripoli qui avait embarqué pour Rome.

Dans l’aérogare, tous les guichets des compagnies aériennes étaient fermés et la plupart des passagers avaient quitté l’aéroport. Des chefs de tribus sont ensuite arrivés pour négocier avec les assaillants tandis que, peu après, des dizaines de véhicules armés d’ex-rebelles de Tripoli se sont positionnés dans l’aéroport, augmentant la pression d’un cran sur les miliciens. Des coups de feu intermittents ont été entendus, mais il n’était pas clair s’il s’agissait d’affrontements ou de tirs d’intimidation.

Atteinte à la souveraineté de l’État

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Après l’échec des négociations, les forces de polices ont envahi l’aéroport. « Les autorités ont pris le contrôle total de l’aéroport », s’est félicité dans la soirée le vice-ministre de l’Intérieur, Omar el-Khadrawi, ajoutant que des dizaines d’assaillants avaient été arrêtés et leurs armes saisies.

Le conseil national de transition (CNT) avait autorisé les ministères de l’Intérieur et de la Défense « à utiliser tous les moyens nécessaires, même la force », pour reprendre l’aéroport.

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De son côté, le porte-parole du chef d’état-major de l’armée libyenne, le colonel Ali al-Chikhi a estimé que cet acte « portait atteinte à l’autorité de l’État et à ses institutions souveraines. »

D’après l’agence officielle Lana, les assaillants voulaient faire pression sur le gouvernement pour élucider l’affaire du rapt de leur chef Abouajila Al-Habchi.

(Avec AFP)

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