Présidentielle égyptienne : la candidature de Chafiq mise en cause

La candidature à des fonctions politiques des anciens caciques du régime Moubarak est suspendue à une décision de la Haute Cour constitutionnelle. De ce fait, des opposants réclament que le second tour de la présidentielle, qui doit se jouer entre le « candidat de l’armée » et celui des Frères musulmans, soit suspendue.

Des Égyptiens votent au premier tour de la présidentielle le 24 mai 2012. © Khaled Desouki/AFP/Archives

Des Égyptiens votent au premier tour de la présidentielle le 24 mai 2012. © Khaled Desouki/AFP/Archives

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 5 juin 2012 Lecture : 1 minute.

Les anciens barons du régime de Hosni Moubarak peuvent-ils avoir des responsabilités politiques dans le nouveau régime ? En Égypte, la question n’a jamais été aussi brûlante depuis que Ahmad Chafiq, l’ancien chef d’état-major et dernier Premier ministre de l’ex-raïs, s’est qualifié pour le second tour de la présidentielle, les 16 et 17 juin, face au candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi.

Formé de candidats malheureux – Abdel Moneim Aboul Foutouh (islamiste modéré), Hamdeen Sabbahi (nassérien) et Khaled Ali -, de mouvements de jeunes et de plusieurs partis politiques de gauche ou libéraux, un vaste mouvement contestataire s’organise désormais pour réclamer la suspension du second tour du scrutin. Objectif : obtenir une réponse à une question de justice qui pourrait tout bouleverser.

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"Isolement politique"

De fait, en avril, le Parlement a adopté une loi dite d’« isolement politique » qui prévoit d’« interdire à tout président de la République, vice-président, Premier ministre, président du Parti national démocrate [PND, parti de Moubarak] maintenant dissous, secrétaire général ou membre de son bureau politique" d’exercer des droits politiques pendant dix ans. Le Conseil militaire au pouvoir l’avait ratifiée.

La candidature de Chafiq avait d’abord été invalidée, dans l’attente d’une décision de la Haute Cour constitutionnelle qui n’a toujours pas eu lieu.

En raison de cette loi, la candidature de Chafiq avait d’abord été invalidée par la commission électorale. Puis celle-ci avait ensuite accepté un appel déposé par Chafiq et décidé de s’adresser à la justice pour qu’elle statue sur la constitutionnalité de l’amendement ajouté à la loi électorale. Mais aucune date n’avait été fixée pour la décision de la Haute Cour constitutionnelle.

Si l’invalidation de la candidature de Chafiq était confirmée, le troisième homme du premier tour, le nassérien Hamdeen Sabbahi, pourrait se voir qualifié pour le second tour.

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(Avec AFP)

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