RDC – Le Roy : « On se tire une balle dans le pied »
Samedi à Yaoundé, Claude Le Roy, le sélectionneur de la RDC, va affronter en qualifications pour la Coupe du Monde 2014 le Cameroun, qu’il a entraîné à deux reprises (1985-1988 et 1998). Un match comptant pour les qualifications au Mondial 2014, dont la préparation avec les Léopards n’a pas été de tout repos. Interview.
Jeune Afrique : Claude Le Roy, vous étiez visiblement prêt à démissionner la semaine dernière, à cause des problèmes d’organisation du stage à Lubumbashi. Les autorités congolaises ont mis du temps à débloquer les fonds nécessaires, et les joueurs sont restés bloqués à Kinshasa…
Claude Le Roy : Nous avons trois matches très importants à disputer au mois de juin. Au Cameroun (le 2), chez nous face au Togo (le 9) pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2014 et les Seychelles (le 16), pour ceux de la CAN 2013. Plusieurs joueurs ne sont pas venus, parce qu’ils attendaient des garanties. Moi, j’ai posé une question toute simple : souhaite-t-on mettre les moyens pour que la sélection puisse avoir des ambitions ? Il faut savoir ce que l’on veut. On se tire une balle dans le pied à la veille de ces trois matches.
Et que vous a-t-on répondu ?
Le Cameroun est un grand pays de football. On me dit que la sélection traverse une passe difficile. Mais j’aimerais bien avoir des problèmes comme ça quand je lis les noms des joueurs qui composent l’équipe.
On m’a dit que ça allait s’arranger. Il faut un vrai concept d’équipe nationale pour s’inscrire dans la durée. Pas pour faire des coups. J’ai besoin de tous les joueurs, je veux avoir le choix. Et pour que des gens comme Mbokani, Mulumbu ou d’autres acceptent de revenir, il faut que l’organisation autour de l’équipe s’améliore. Depuis la semaine dernière, on a la chance de travailler sur les installations du TP Mazembe. On va se déplacer au Cameroun avec l’avion du club. Mais j’ai envie de sentir, et les joueurs avec, une volonté de structurer les choses.
Que ressentez-vous à l’approche d’affronter les Lions indomptables du Cameroun, que vous avez dirigés ?
Sportivement, humainement, culturellement, ça a été une formidable expérience. Je dois beaucoup à l’Afrique, mais particulièrement au Cameroun, puisque c’est là que j’ai commencé mon parcours sur le continent. J’y suis retourné plusieurs fois, pour y voir des amis ou pour des missions pour la Fifa. C’est un grand pays de football. On me dit que la sélection traverse une passe difficile. J’ai cru comprendre qu’il y a avait des problèmes, mais j’aimerais bien avoir des problèmes comme ça quand je lis les noms des joueurs qui composent l’équipe.
Quel est votre meilleur souvenir au Cameroun ?
La victoire lors de la CAN 1988, au Maroc, avec une nouvelle génération de joueurs. Deux ans plus tôt, nous avions atteint la finale en Égypte, face aux Pharaons. Evidemment, je garde un souvenir plus douloureux de notre élimination au premier tour de la Coupe du Monde 1998 en France, quand deux buts valables nous sont refusés contre le Chili (1-1). Un des plus grands scandales de cette compétitions…
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Propos recueillis par Alexis Billebault
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