Mali : le MNLA ne veut plus fusionner avec Ansar Eddine

Les négociations entre le MNLA et les islamistes radicaux de Ansar Eddine ont échoué. Leur fusion au sein d’un « Conseil transitoire de l’État islamique de l’Azawad » a été rejetée par le bureau politique du MNLA pour des questions de doctrine politico-religieuse.

Le MNLA et Ansar Eddine négociaient depuis plusieurs jours à Gao (Nord-Mali). © AFP

Le MNLA et Ansar Eddine négociaient depuis plusieurs jours à Gao (Nord-Mali). © AFP

VINCENT-DUHEM_2024

Publié le 1 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 16h10.

Bloquée depuis lundi, la fusion entre le MNLA et les islamistes d’Ansar Eddine a été rejetée par le bureau politique de la rébellion touarègue, a rapporté RFI vendredi 1 juin. Les deux groupes discutaient des conditions de leur fusion au sein d’un « Conseil transitoire de l’État islamique de l’Azawad » (région du Nord-Mali) depuis plusieurs jours à Gao.

la suite après cette publicité

« Aujourd’hui, nous mettons fin totalement à cet accord. Ansar Eddine veut absolument appliquer la charia, et nous nous sommes un mouvement laïque », a expliqué Hamma Ag Mahmoud, membre du bureau politique du MNLA. « Il n’a jamais été question de mouvement intégriste (…) Cette rupture peut coûter cher au MNLA. Mais nous sommes les seuls à pouvoir combattre les islamistes dans cette région. Nous savons le faire », a-t-il ajouté.

« Le Bureau politique du MNLA, devant l’intransigeance d’Ansar Eddine sur l’application de la charia dans l’Azawad, et pour être fidèle à sa ligne de conduite résolument laïque, dénonce l’Accord en date du 26 mai 2012 avec cette organisation et en déclare nulles et non avenues toutes dispositions y afférent », confirme un court texte transmis à l’AFP et signé par Hamma Ag Mahmoud.

"C’est terminé"

Joint par l’AFP à Tombouctou (nord-ouest du Mali), Walil Ag Chérif, un proche d’Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Dine, a confirmé l’impasse, sans toutefois exclure des retrouvailles. « Depuis jeudi, nous avons dit au MNLA que les discussions pour nous sont terminées. Il n’est pas question de revenir en arrière sur la charia, a-t-il affirmé. « Pour nous, c’est terminé. Si le MNLA le veut, il vient [avec nous, NDLR], s’il ne veut pas, c’est bon », a-t-il ajouté, soulignant cependant, sans plus de détails, que tous les responsables du MNLA, ceux du Mali ou basés en Mauritanie ou en France, ne disent pas la même chose.

la suite après cette publicité

« Pour nous, il n’est pas question de revenir [sur l’application de la charia, NDLR]. C’est adopté, c’est adopté, c’est tout », avait déclaré jeudi un proche de Iyad Ag Ghali, chef du groupe islamiste. Le MNLA veut « qu’on trouve une formule qui va satisfaire tout le monde. Mais cette formule, on ne l’a pas encore trouvée », avait-il poursuivi.

La rébellion touarègue et le mouvement islamiste avaient annoncé samedi la signature d’un protocole d’accord.
 

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires