Législatives françaises : Benjamin Lancar, un sarkoboy sur les pas de son mentor
À 26 ans, Benjamin Lancar est l’une des figures montantes du sarkozysme. Et comme son mentor, il brille autant par son énergie que par ses dérapages.
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Souriant, toujours élégant dans ses costumes aux couleurs sobres, l’air décontracté malgré sa timidité – présumée -, Benjamin Lancar est une étoile montante de la droite française. Et aujourd’hui, le président des Jeunes populaires (UMP), franchit un cap dans sa carrière en se présentant aux élections législatives de la cinquième circonscription de Paris (IIIe et Xe arrondissement).
Une circonscription qu’il connait bien, puisque depuis 2010 il en est le représentant au Conseil régional d’Île-de-France. Pour cette candidature, ce diplômé de Sciences Po et d’HEC présente un programme somme toute assez attendu. Il promet de se pencher sur les difficultés de circulation, de résoudre le problème des vendeurs à la sauvette et de lutter contre la délinquance grâce à l’installation de caméras de vidéo-protection.
Sorties médiatiques
Ce qui frappe chez Lancar c’est son style, beaucoup moins conventionnel que ses idées. À 26 ans, il a déjà 10 années d’engagement politique derrière lui. « Les attentats du 11 septembre 2001 (…) et l’ascension de Jean-Marie Le Pen au second tour (de l’élection présidentielle de 2002) auront été les éléments déclencheurs de ma vocation », indique-t-il sur son site internet. Militant de la première heure au sein de l’UMP, il se fait rapidement remarquer par son énergie débordante.
Et il a été à bonne école. Son modèle en la matière, c’est l’ex-« hyper-président » Nicolas Sarkozy avec qui il partage la fougue décomplexée et… l’art des sorties médiatiques. Son premier coup d’éclat, qui le fait connaître du grand public, remonte à 2009, avec la fameuse « opération Lipdub » de l’UMP, un clip musical réalisé pendant l’université d’été du parti. On y voyait des jeunes militants et des ministres de la majorité chanter pour « tous ceux qui veulent changer le monde ». Raillée et détournée, la vidéo amuse les médias et les réseaux sociaux. Peu importe, il se fait un nom, le coup de « com’ » est réussi.
En 2010, il n’a pas hésité à dénoncer une "islamisation de l’équipe de France" de football.
En juin 2010, les choses se gâtent. Après la débâcle de l’équipe de France au Mondial de football, il fait sa première sortie de route, lorsqu’il explique que le philosophe Alain Finkielkraut « a eu raison de parler d’une équipe de racaille », avant d’évoquer les « tensions ethniques » existantes au sein de l’équipe nationale et de dénoncer une « islamisation de l’équipe de France. » En octobre 2010, il récidive, faisant sur son blog l’éloge de Pierre Laval, qui avait dirrigé le redressement économique de la France en 1932… avant de devenir une des figures de la collaboration avec les nazis lors de la seconde guerre mondiale.
« Je regrette mes erreurs médiatiques. À l’époque j’avais réagi comme un élève de classe prépa qui cite Laval parce qu’on apprend que Laval en 1932 n’est pas le même qu’après. Et je n’avais pas compris que cela pouvait choquer », se repentait-il en mars au site d’information en ligne Médiapart. Un aveu qui ne l’a pas empêcher de gaffer à nouveau sur les ondes de France Culture au lendemain de la présidentielle de 2012. « (…) Les quelques fois où j’ai eu la chance d’être reçu dans [le] bureau de [Nicolas Sarkozy], vous en ressortez, vous êtes pas loin d’avoir pris un rail de coke, c’est à dire que vous êtes avec une surmotivation ». Une maladresse qui l’a conduit aussitôt à se justifier sur Twitter : « Formule maladroite. Je m’oppose à la dépénalisation de toute drogue. Je voulais juste souligner la motivation que N Sarkozy sait insuffler »
Success story ?
Élevé à Paris, Benjamin Lancar est né dans une famille juive sépharade d’Afrique du nord. Son père, originaire de Tunis, s’est installé à Paris en 1961. Sa mère, native d’Alger, débarque à Nice en 1956. Mais le parisien préfère insister sur le parcours professionnel de ses parents. Son père, Charles, est employé sur les marchés de la capitale, une activité qui lui laisse le temps d’écrire des romans publiés chez Calmann-Lévy, Plon… Quant à sa mère, d’abord opératrice sur ordinateur, elle est aujourd’hui professeur d’histoire-géographie. Des réussites que Benjamin Lancar sait apprécier à leur juste valeur. Tout en travaillant à écrire la sienne.
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