Syrie : Bachar al-Assad plus que jamais sous pression diplomatique
La pression internationale sur Bachar al-Assad est encore montée d’un cran, mardi 29 mai. La France, l’Allemagne, l’Italie, les États-Unis et l’Australie, entre autres, ont annoncé leur décision d’expulser les représentants diplomatiques syriens de leurs capitales. Le président français, François Hollande, a également annoncé la tenue d’une nouvelle réunion des « amis de la Syrie », en juillet à Paris.
Le massacre de Houla, qui a fait au moins 108 victimes le 25 mai, a contribué à isoler encore un peu plus Bachar al-Assad sur la scène internationale. Alors que le représentant de l’ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, s’est dit « horrifié » par ces événements, la France, l’Allemagne, l’Italie mais également l’Australie le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé mardi 28 mai qu’ils expulsaient les représentations diplomatiques syriennes présentes dans leurs capitales. D’autres pays encore devraient suivre l’exemple (voir l’encadré ci-dessous).
« C’est une décision non pas unilatérale de la France, mais concertée avec nos partenaires », a expliqué le chef de l’État français, François Hollande, qui a annoncé en personne que l’ambassadrice Lamia Chakkour devrait quitter Paris au plus tard d’ici mercredi 30 mai.
"L’assassin de son peuple"
Si la France n’est pas seule, elle semble vouloir s’affirmer comme le chef de file de l’opposition à Bachar al-Assad. François Hollande a ainsi fait savoir que les « amis de la Syrie », qui s’étaient réunis à Tunis le 24 février, se rencontreront une nouvelle fois à Paris en juillet.
Réactions en chaîne
À la suite de la France, les États-Unis ont annoncé l’expulsion du chargé d’affaires syrien à Washington en réponse au massacre. L’information a été donnée mardi par la porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland. Zuheir Jabbour, le plus haut représentant syrien à Washington, a donc 72 heures pour quitter le territoire américain. « Nous tenons le gouvernement syrien pour responsable du massacre », a fustigé Victoria Nuland. Prenant exemple sur la France et l’Allemagne, d’autres pays de l’Union européenne devraient adopter la même attitude face au régime syrien.
Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, n’est pas en reste, estimant que Bachar al-Assad était « l’assassin de son peuple » et l’engageant à « quitter le pouvoir ». Le chef de la diplomatie estime que le massacre « épouvantable » de Houla « peut avoir comme conséquence que des pays jusque-là réticents évoluent » sur le dossier. Il n’évoque toutefois pas de recours à la force, contrairement à son prédécesseur au Quai d’orsay, Alain Juppé.
Selon les premiers résultats d’une enquête de l’ONU, la plupart des victimes de Houla auraient été « exécutées ». La trêve, instaurée le 12 avril selon le plan proposé par Kofi Annan, qui prévoyait un cessez-le-feu, n’est à l’évidence guère plus qu’un vœu pieux du médiateur des Nations Unies qui effectuait mardi 29 mai une nouvelle visite en Syrie. Jour où au moins 19 personnes ont été tuées en Syrie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
(Avec agences)
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