Mali : Ansar Eddine et Aqmi « consolident leurs relations »
Après l’absorption annoncée – mais pas encore finalisée – des ex-laïcs du MNLA par le groupe radical Ansar Eddine, c’est au tour de ce dernier de conforter son alliance avec Aqmi. Une longue réunion à Tombouctou entre chefs islamistes a ainsi consacré le triomphe du djihadisme au Nord-Mali, l’application de la charia semblant prendre le pas sur l’irrédentisme touareg.
Commencée jeudi dernier à Tombouctou (Nord-Mali), la réunion entre les chefs djihadistes de Ansar Eddine (Défenseur de l’islam, en arabe) et de la mouvance Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) s’est achevée lundi sur un franc succès. « La rencontre est terminée. Ils ont consolidé leurs relations », a déclaré à l’AFP l’entourage d’un imam de la grande ville.
Selon des sources concordantes, étaient présents à la rencontre l’Algérien Nabil Makloufi, qui coordonne les actions d’Aqmi dans les « katiba » (cellules combattantes) du Sahel, et deux autres chefs d’Aqmi Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, ainsi que Iyad Ag Ghali, le leader de Ansar Eddine.
Après la fusion annoncée la semaine dernière entre le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et Ansar Eddine, avec à la clé la création d’un État islamique de l’Azawad, les radicaux proches d’Aqmi ont le vent en poupe, comme le démontre à nouveau la rencontre de Tombouctou. D’autant que le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), présenté comme une branche dissidente d’Aqmi, « est venu finalement également à la réunion », selon une source religieuse de Tombouctou.
Dynamique djihadiste
Son chef était présent dans la « Ville aux 333 saints » pour participer à la dynamique unitaire djihadiste. Le groupe « garde son autonomie, mais n’a plus désormais de différends avec les autres djihadistes a affirmé une source proche de la rencontre. Ils ont la même ambition de faire le djihad, mais ils se partagent le terrain ».
Seule ombre au tableau de l’islamisme conquérant du septentrion malien : lundi, le MNLA et Ansar Eddine n’étaient toujours pas parvenus à s’entendre sur le communiqué final sanctionnant le protocole d’accord signé entre eux samedi dernier sur leur fusion au sein d’un « Conseil transitoire de l’État islamique de l’Azawad ». « Il y avait toujours des divergences. Iyad voulait inscrire des choses et retirer d’autres choses dans le communiqué », a rapporté une personnalité ayant assisté aux entretiens.
Charia "pure et dure"
« Nous avons refusé d’approuver le communiqué final, parce qu’il est différent du protocole d’accord que nous avons signé. Toute la journée d’aujourd’hui, nous avons discuté, mais il n’y a pas eu d’entente », a déclaré Ibrahim Assaley, élu du Nord malien et membre du MNLA. « Dans le communiqué écrit par Ansar Eddine, on parle d’application de la charia "pure et dure", on parle aussi d’interdire le Nord aux organisations humanitaires non-musulmanes : ce n’était pas précisé dans le protocole d’accord », a-t-il poursuivi.
« C’est comme si on voulait nous dissoudre dans Ansar Eddine », a-t-il poursuivi. On n’a pas accepté ça. » (…) Selon Moussa Ag Achérif, l’un des proches de Iyad Ag Ghali, celui-ci « vient à Gao mardi matin pour régler le problème ».
(Avec AFP)
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