Massacres en Syrie : l’ONU condamne Damas et renvoie Kofi Annan sur place

Les Nations unies ont condamné, dimanche 27 mai, le gouvernement syrien pour le massacre de Houla, dans le centre du pays. Selon les observateurs de l’ONU, celui-ci aurait fait au moins 108 morts. Le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, est arrivé sur place lundi 28 mai.

Depuis 14 mois, la répression en Syrie aurait fait plus de 13 000 victimes. © AFP

Depuis 14 mois, la répression en Syrie aurait fait plus de 13 000 victimes. © AFP

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Publié le 28 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 14h47.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté à l’unanimité, dimanche 27 mai, une déclaration dénonçant « une série de bombardements par les tanks et l’artillerie gouvernementale contre un quartier résidentiel » de la ville de Houla. Le chef des observateurs de l’ONU en Syrie, le général norvégien Robert Mood, avait indiqué au Conseil que 108 personnes au moins avaient été tuées, dont 49 enfants, et que 300 avaient été blessées.

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Les quinze pays membres du Conseil, y compris la Russie, qui avait dans un premier temps mis en doute la responsabilité de Damas, ont également exigé que le régime de Bachar al-Assad cesse immédiatement d’employer des armes lourdes dans les villes syriennes rebelles. Le conseil a réclamé qu’il se retire de celles-ci, comme le demande le plan du médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan.

Damas nie

Le massacre de Houla a provoqué un tollé international qui a poussé Damas à réagir. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdissi, a ainsi réfuté « totalement toute responsabilité gouvernementale dans ce massacre terroriste qui a visé les habitants ». L’ambassadeur syrien à l’ONU, Bachar Jaafari, a quant à lui dénoncé un « tsunami de mensonges » visant le régime de Bachar al-Assad. Une commission d’enquête conjointe de l’armée et de la justice a été créée et dit publier ses conclusions dans trois jours.

Le massacre de Houla met sérieusement à mal le plan Annan, dont l’application laissait déjà particulièrement à désirer. Après sa première visite à Damas, le 10 mars, Kofi Annan avait en effet obtenu un engagement du régime et des opposants à respecter un cessez-le-feu et un retrait des armes lourdes des villes et à engager un dialogue politique.

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« Je suis personnellement choqué et horrifié par les événements tragiques d’il y a deux jours », a déclaré à la presse Annan dès son arrivée à Damas, lundi. « C’était un acte répugnant, aux conséquences profondes. (…) Je prévois d’avoir des discussions sérieuses et franches avec le président Assad », a-t-il ajouté.

Un bilan qui ne cesse de s’alourdir

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Suite aux événements de Houla, l’Armée syrienne libre, a prévenu, samedi 26 mai, qu’elle ne respecterait plus le plan de l’ancien secrétaire général de l’ONU. « À moins que le Conseil de sécurité de l’ONU ne prenne des décisions d’urgence pour protéger les civils, le plan Annan ira en enfer », a-t-elle déclaré. Une position adoptée également par le chef démissionnaire du Conseil national syrien (CNS), Burhan Ghalioun, qui a appelé, dimanche 27 mai, le peuple syrien à prendre les armes si la communauté internationale n’intervenait pas.

En 14 mois, la répression en Syrie a fait plus de 13 000 morts, selon un nouveau bilan de l’Organisation syrienne des droits de l’homme (OSDH). Dimanche 27 mai, au moins 48 personnes, dont 33 pour la ville de Hama, au centre du pays, ont trouvé la mort en Syrie.
 

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