Tennis : les Africains de Roland Garros

Le tennis n’est assurément pas le sport le plus pratiqué d’Afrique. Les joueurs du continent sont donc peu nombreux à participer, à partir de dimanche 27 mai, à la grand messe du tennis sur la terre battue ocre de Roland Garros, à Paris. Jeune Afrique fait les présentations  des trois seuls Africains du tournoi, les Sud-Africains Kevin Anderson et Chanelle Scheepers et le Tunisien Malek Jaziri.

Les Sud-Africains Kevin Anderson et Chanelle Scheepers (G) et le Tunisien Malek Jaziri (D). © AFP

Les Sud-Africains Kevin Anderson et Chanelle Scheepers (G) et le Tunisien Malek Jaziri (D). © AFP

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Publié le 26 mai 2012 Lecture : 3 minutes.

Ils ne sont pas favoris. Même pas outsiders. Mais ils vont fouler la terre battue de Roland Garros, l’un des quatre tournois du Grand Chelem, à partir de dimanche 27 mai. Les Sud-Africains Kevin Anderson et Chanelle Scheepers et le Tunisien Malek Jaziri sont les seuls Africains du tournoi.

Kevin Anderson, la meilleure chance africaine

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Kevin Anderson est sans doute le plus connu chez les amoureux de la balle jaune. Il a à son compteur deux participations à Roland Garros, sans jamais y avoir brillé : sa meilleure performance reste une défaite au deuxième tour en 2011 face à l’Argentin, Juan-Ignacio Chela.

Avec deux titres à son palmarès, à Johannesburg en 2011 et à Delray Beach cette saison, Kevin Anderson a pourtant un coup à jouer lors du premier tour du tournoi, qui l’opposera au portugais Rui Machado.  Ensuite, ce grand serveur de 26 ans et de plus de deux mètres pourrait croiser la route du qualifié Horacio Zeballos, à sa portée.  Parvenir au troisième tour serait sans doute pour lui synonyme d’un tournoi réussi puisque son meilleur résultat en Grand Chelem reste pour le moment un seizième de finale à l’US Open et à un autre à l’Open d’Australie, sur des surfaces plus adaptées à son physique. Il devrait y affronter Tomas Berdych, tête de série numéro 7.

Malek Jaziri, la grande première

Ce sera une découverte pour lui comme pour le public parisien de la Porte d’Auteuil. Le Tunisien Malek Jaziri va entrer pour la première fois dans le tableau final de Roland Garros. Ce droitier de 28 ans, né à Bizerte, n’est que 93ème au classement ATP mais en constante progression puisqu’il était 333ème en 2010 et 118ème en 2011.

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Alors qu’aucun joueur maghrébin n’avait figuré dans les cent premiers mondiaux depuis huit ans, Malek Jaziri est parvenu à se hisser au haut niveau. Il a ainsi participé à l’US Open, à New-York, en 2011 où il a passé le premier tour, avant de s’incliner au second face au poids lourd américain, Mardy Fish. Malek Jaziri sera opposé, pour son entrée dans le tournoi, à l’Allemand Philipp Petzschner, 98ème mondial. Un match accessible face à un joueur toutefois bien plus expérimenté qui participe à son quatrième Roland Garros.

Chanelle Scheepers, l’Africaine du tournoi

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Chanelle Scheepers n’est pas une novice à ce niveau.  Qualifié pour les huitièmes de finale en 2010, elle a atteint le deuxième tour en 2011. Née en 1984 à Harrismith, en Afrique du Sud, son palmarès ne compte qu’un seul titre, à Guangzhou, en Chine, en 2011, mais elle est installée à une honnête 45ème place au classement WTA.

La Sud-Africaine, professionnelle depuis 2000, peut donc légitimement prétendre à avancer dans le tournoi. D’autant que son premier tour est à sa portée face à l’Espagnole Laura Pous-Tio, seulement 95ème joueuse mondiale. Elle pourrait ensuite croiser la route de la Russe Nadia Petrova pour un duel plus difficile.

Le tennis africain dans le creux de la vague

Le tennis africain n’a pas toujours été aussi morne. Il y a quelques années, l’Afrique du Sud avait placé Wayne Ferreira et Amanda Coetzer, tous deux demi-finalistes du Grand Chelem, parmi les tous meilleurs mondiaux. Le Maroc pouvait même s’enorgueillir d’un trio composé de Younes El Aynaoui, Hicham Arazi et Karim Alami, qui ont joué la coupe Davis pour leur pays. Les Zimbabwéens Byron et Wayne Black, le Sénégalais Yahiya Doumbia, vainqueur de deux tournois sur le circuit ATP ou encore le Nigérian Nduka Odizor, 52e mondial en 1984, ont également dignement représenté le continent.

En dehors de ces quelques cas, tout de même relativement isolés, l’absence africaine dans le haut niveau reste criante. La faute à des infrastructures insuffisantes et à une culture du tennis, sport plutôt anglo-saxon et occidental, peu développé hors de l’Afrique du Sud. Selon la Fédération internationale de tennis (FIT), l’Afrique compterait 13 000 courts de tennis, en particulier dans des complexes touristiques et seules 1,3 million de personnes joueraient au moins quatre fois dans l’année. Soit, pour tout un continent, environ le même nombre qu’en France.
 

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