Guinée-Bissau : un gouvernement de transition est nommé, l’armée se retire
Les militaires à l’origine du putsch en Guinée-Bissau ont annoncé mardi 22 mai leur retrait de la vie politique. Une décision qui fait suite à la nomination d’un nouveau gouvernement.
Fin de partie pour les militaires en Guinée-Bissau. L’armée a annoncé mardi 22 mai son retrait prochain de la scène politique, tandis que le nouveau gouvernement a été formé.
Par un décret, le président de transition Manuel Serifo Nhamadjo a annoncé la formation d’un gouvernement de 27 membres au total (composé de 14 ministres et 13 secrétaires d’État), dirigé par Rui Duarte Barros, nommé Premier ministre dès le 16 mai.
« Maintenant, le gouvernement de transition est formé, le Commandement militaire (ex-junte) et l’armée vont se retirer dans les casernes », a réagi le lieutenant-colonel Daba Na Walna, porte-parole de l’ex-junte militaire, sans toutefois préciser la date et les modalités du retrait. « Nous n’avons plus le droit de nous exprimer publiquement à la presse », a-t-il justifié.
Quant aux élections générales, elles devraient avoir lieu d’ici à un an.
Le nouveau gouvernement compte deux femmes, et aucun membre de l’équipe renversée en avril par les putschistes n’a été reconduit. Deux militaires figurent par contre au nombre des ministres : le colonel Celestino Carvalho, membre de l’ex-junte militaire nommé à la Défense, tandis que le colonel Musa Diata, qui ne fait pas officiellement partie des putschistes, devient le secrétaire d’État aux Anciens combattants.
Relancer les services publics
En ce qui concerne les autres ministères, l’ex-Premier ministre Faustino Fudut Imbali a été désigné aux Affaires étrangères et Antonio Suca Intchama, membre du Parti de la rénovation sociale (PRS), de l’ex-principal opposant Kumba Yala, devient ministre de l’Intérieur.
Abubacar Demba Dahaba, un ancien conseiller économique présidentiel, a été nommé ministre des Finances. Le portefeuille de la Justice est confié à Mamadu Saico Baldé, précédemment vice-président de la Cour suprême, et celui des Ressources naturelles et de l’Énergie à Daniel Gomes, un ex-ministre de la Défense.
La priorité du nouveau gouvernement sera de résoudre la crise née du putsch dans cette ex-colonie portugaise devenue plaque tournante du trafic de drogue.
En vertu d’un accord de sortie de crise signé le 18 mai à Bissau par le Parlement, les putschistes et plusieurs partis politiques, les autorités de transition auront comme premier objectif de remettre en marche les services publics, de relancer les réformes dans les secteurs de la défense et dans l’administration.
Pour mener à bien ces objectifs et sécuriser le pays, les nouveaux dirigeants bénéficieront de l’appui d’une force ouest-africaine en cours de déploiement.
(Avec AFP)
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